Au Togo : La certification sanitaire, une démarche qualité en développement
L’Institut togolais de recherche agronomique (Itra) a de nombreuses missions parmi lesquelles la mise au point de technologies de transformation des produits agricoles et la détermination de la qualité des aliments. Kokou Aziato est le chef de section de l’unité technologie alimentaire et chargé de l’analyse et de la certification des denrées alimentaires destinées au marché togolais à l’Itra.
Quel est le rôle de l’Itra dans la promotion de la qualité des produits transformés ?
La mission principale de l’Itra est la recherche agricole. L’Institut est aussi doté d’un laboratoire disposant d’une unité de technologie alimentaire où l’on développe des dispositifs innovants pour la transformation des denrées alimentaires. À ce titre, il peut assurer le conseil et le suivi de la mise en place des pratiques d’hygiène et de fabrication. Du fait de l’inexistence d’autre structure assurant le contrôle qualité alimentaire dans notre pays, l’Itra assure provisoirement ce rôle de contrôleur et certificateur. Son laboratoire de contrôle qualité fait une partie des analyses nécessaires à la mise en circulation de ces denrées. La direction de ce laboratoire est à Lomé, tout comme l’immense majorité des entreprises faisant certifier leurs produits.
Qu’est qui distingue cette certification des labels qualité ?
Un certificat sanitaire est un document administratif qui atteste qu’un produit est élaboré à partir d’un certain nombre de critères prédéfinis par la puissance publique. Le label est quant à lui un signe distinctif, souvent un logo, apposé sur un produit qui signale que le produit a été conçu suivant une démarche précise.
Un produit certifié peut être dépourvu de signe, surtout si l’organisation de certification n’a pas de logo à apposer sur les produits. La certification peut faire partie du processus pour être labellisé, mais pas obligatoirement.
Quelles sont les différents types de certification qui peuvent être délivrées au Togo ?
Il en existe deux types. Le certificat phytosanitaire atteste de la non contamination parasitaire des produits végétaux non transformés. Il est délivré par la Direction de la protection des végétaux (DPV). Pour les produits d’origine animale non transformés, le certificat équivalent est délivré par la Direction de l’élevage (DE).
Ensuite, le certificat sanitaire, plus souvent appelé certificat de salubrité, s’applique aux produits agricoles transformés, qu’ils soient d’origine animale ou végétale. C’est cette certification qui est délivrée par l’Itra.
Combien coûtent les démarches pour obtenir un certificat de salubrité ?
Cela fluctue entre 100 000 à 300 000 FCFA en fonction de la situation géographique de l’unité de transformation, du type du produit à certifier et du marché visé (national ou étranger).
Les frais de déplacement de l’agent de l’Itra sont en effet à la charge du demandeur de certificat. Pour alléger la facture, certaines unités de transformation d’une même localité font le choix de faire certifier leurs produits au même moment. Ils partagent ainsi les frais de déplacement et d’édition du rapport. C’est de cette manière qu’Oadel procède pour faire certifier les produits issus des unités qu’elle soutient.
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Pour creuser le sujet :
- Jeanne Kossi et Komi Abitor, La qualité : un enjeu de taille dans la promotion du consommer local, 2021
- Aubin Waibena, Des céréales locales dans le pain des togolais, 2021
- David Eloy, Labelliser pour convaincre les consommateurs, 2019
- Synthèse de discussion, Labellisation et outils d’identification des produits locaux, 2018
