Biocoop, négocier le juste prix
Photo : magasin Biocoop dans le quartier des Minimes à Toulouse
Avec ses 345 magasins de produits bio répartis sur tout l’Hexagone, Biocoop travaille depuis 14 ans à la structuration de filières, du producteur au consommateur. Objectif : soutenir les agriculteurs biologiques. « 1 200 agriculteurs, organisés en groupements autour de quatre grandes filières (céréales, fruits et légumes, porc et produits laitiers), participent aujourd’hui à cette dynamique. Ils approvisionnent nos quatre plateformes avec des produits de proximité et de saison qui représentent 70 % de nos ventes », explique Dominique Sénécal, référant national filières et membre du conseil d’administration de Biocoop.
Définir les priorités et les prix
Chaque année, ces exploitants et les responsables de magasins se réunissent pour définir les priorités et discuter des prix d’achat des produits agricoles en tenant compte des intérêts des agriculteurs mais aussi de ceux des consommateurs. « Nous garantissons également aux agriculteurs un volume de production pour les trois ans à venir. De quoi sécuriser une partie de leur chiffre d’affaires car pour éviter une trop forte dépendance, nous n’avons pas souhaité acheter la totalité de leur production », poursuit le responsable. Et si pour faire face à l’augmentation du nombre de magasins et à la croissance de la demande, le réseau Biocoop propose à certains agriculteurs de revoir les volumes achetés à la hausse, une attention est aussi portée aux petits producteurs. Chaque année, de nouveaux agriculteurs intègrent en effet les groupements déjà constitués. « Cette politique participe au maintien d’un tissus de petites exploitations agricoles », se félicite Dominique Sénécal. Fort de ces résultats encourageants, Biocoop envisage de réfléchir à un système similaire aux transformateurs avec prix et volumes de production garantis. « Autre prochain chantier : impliquer davantage les consommateurs dont les intérêts sont actuellement représentés par les directeurs de magasins. Nous pensons en effet qu’ils ont eu aussi leur mot à dire pour aider les producteurs à mieux comprendre leurs attentes tant en termes de qualité qu’en termes de prix de vente », conclut le référant filière.
Article issu du numéro spécial d'Alternatives Economiques "Agriculture familiale, le défi", réalisé en partenariat avec le CFSI, dans le cadre de l'Année Internationale de l'agriculture familiale.