Concertation entre acteurs de la filière soja
Dans le cadre d'un projet porté par l'Union régionale des producteurs de l'Atlantique et du Littoral (URP-AL) et Agriterra au Bénin.
L URP-AL s’est engagée en 2011 avec Agriterra dans un projet visant à améliorer et sécuriser la production de soja, en structurant la filière de la production à la commercialisation. L’innovation principale est ici d’ordre organisationnel. Au niveau de chaque commune concernée, les producteurs, transformateurs, techniciens de l’État, collecteurs et commerçants ont constitué des plateformes multiacteurs, dotées d’une charte. Ils se rencontrent à intervalles réguliers pour diagnostiquer les difficultés et définir les collaborations possibles. Ensemble, ils ont dégagé quatre priorités : l’amélioration de la production en qualité et en quantité, l’accès au crédit, la transformation et la commercialisation groupée.
A moyen terme, ces plateformes ont vocation à devenir des Pôles d’entreprises agricoles (PEA) régis par des conventions de collaboration. Un premier pôle d’entreprise agricole rassemble déjà une dizaine de groupements de producteurs, la Coopérative de transformation, d’approvisionnement et d’écoulement de soja (CTAE), des producteurs de semences et des commerçants. Ce PEA est structuré par des liens d’affaires dont l’importance va croissante.
Contractualisation et information, deux clefs pour l'accès au marché
Pour la commercialisation groupée, les producteurs élaborent ensemble leur stratégie, les modalités de collecte, de partage des bénéfices, etc. Puis, souvent, les contrats de vente sont signés au sein des pôles d’entreprises agricoles (PEA). Les groupements de producteurs ont ainsi vendu près de 80 % de leur production de 2013 directement à la CTAE, à 235 FCFA le kilo contre 150 FCFA en 2012 . Ces contractualisations assurent aux producteurs un revenu sécurisé, et à la CTAE une production de bonne qualité (sans de sable ni cailloux…) disponible à proximité. Des groupements de femmes transformatrices du soja en fromage s’approvisionnent également auprès des producteurs. Auparavant, les transformateurs devaient se fournir dans les départements du Zou et du Nord, pour des achats de soja estimés en 2010 à environ 50 millions de FCFA (environ 76 000 euros).
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- Témoignage de Bernard Dedjelenou de, Essor de la filière soja dans le Sud-Bénin, 2014