De chair et de lait
Depuis des millénaires, nous partageons avec les vaches d’innombrables récits symboliques et sacrés, des relations d’élevage et de production animale, qui ne cessent d’interroger nos conduites humaines. Elever et produire, ce n’est pas la même chose. Dans la production industrielle, on ne touche plus à l’animal, il est distancé. Il a changé de statut, il est devenu un “minerai”. Alors que la logique ultra productiviste de l’industrie agroalimentaire tend à devenir la norme, n’est il pas urgent de réinventer notre rapport à la communauté des animaux ?
Au Mali, la fin de la transhumance lors de la traversée du fleuve Niger est une épreuve partagée entre les éleveurs peuls et leurs troupeaux. En France, dans la brume des monts de l’Aubrac, les vaches portent encore un nom, et dans les hauteurs des Alpes, il y en a aussi qui redeviennent sauvages. En Inde, l’attachement sacré aux vaches les préserve jusqu’à la fin de leurs vies dans des lieux appelés Gaushala et aux Etats-Unis, la célèbre autiste Temple Grandin nous fait partager la subjectivité de l’animal. En Suisse dans les alpages, le robot de traite intégral nous fait entrevoir une nouvelle possibilité de collaboration avec l’animal tandis que les pâturages gigantesques d’Amazonie et les cadences productivistes du Colorado conduisent à la déforestation et à la mort industrielle.
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