Des coopératives de femmes s’engagent pour la transition du souchet

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Tubercules
Pays : Togo

Depuis 2021, l’ONG togolaise Enpro appuie la production d’aliments sains à Gblainvié-Dzogbédzi, à environ soixante kilomètres de Lomé.  Leur projet se concentre sur la transition agroécologique d’un tubercule à haute valeur nutritive apprécié des Togolais et encore majoritairement issu de l’agriculture conventionnelle : le souchet. 

Suzane Tchakou, technicienne agronome au sein d’Enpro et Maglwa Tcha-Thom, responsable des opérations et coordinateur des projets, abordent dans cet entretien la structuration des productrices en coopérative, leur renforcement technique et les enjeux pour la deuxième phase de l’initiative lancée à l’automne 2024.

Qu’est-ce que le souchet et comment est-il consommé au Togo ? 

Le souchet est un petit tubercule cultivé dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment dans le Sahel. Au Togo, il était essentiellement consommé en bouillie mais sa consommation a décliné car il était devenu trop cher à cause du recul et de la pénibilité de la production – dû aux caractéristiques des sols togolais. Le souchet est néanmoins encore consommé, principalement à l’état de tubercule frais ou séché par les personnes âgées hospitalisées, les femmes enceintes, les bébés et les personnes souffrant d’ulcères.

Qu’est-ce qui a motivé Enpro à accompagner la transition de la filière souchet ? 

Enpro était active dans le village Gblainvié-Dzogbédzi depuis 2016 pour l’adoption de méthodes de compostage. En 2019, une dizaine d’habitant.e.s du village qui produisaient du souchet comme complément de revenus entre deux saisons ont exprimé le souhait de se structurer et d'identifier des débouchés. La production agroécologique était une manière de sécuriser leurs revenus. Nous nous sommes associés à notre partenaire, le Gret, pour les accompagner. 

Qu’est-ce qui motive les productrices à rejoindre l’initiative ? 

Notre intervention initiale a montré aux habitants de Gblainvié-Dzogbédzi la valeur du compost pour le développement des cultures et la protection des sols mais aussi, l’importance de la structuration pour inscrire durablement l’utilisation de compost dans leurs pratiques et optimiser les bénéfices. D’autres motivations personnelles comme l’augmentation des compétences en négociation et de prise de parole en public sont aussi mises en avant par les femmes souhaitant rejoindre l’initiative.

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