Élevage au Sahel : un potentiel d’atténuation du changement climatique
Le numéro 52 de Perspectives, le policy brief du Cirad, se penche sur le bilan carbone de l'élevage pastoral au Sahel.
Un bilan carbone neutre
Une thèse réalisée entre 2015 et 2013 par Mohamed Habibou Assouma, aujourd’hui agronome zootechnicien au Cirad, a évalué les effets de l'élevage sur le bilan carbone des écosystèmes semi-arides sahéliens. La captation du carbone par les arbustes et par le sol compense les émissions, par les petits et gros ruminants, de gaz à effet de serre. À quoi il faut ajouter le fait que la consommation des végétaux par les animaux réduit la production de méthane par les termites et diminue le risque d'incendie. À l'échelle du territoire étudié, le bilan carbone est donc neutre, voire légèrement négatif.
L'élevage pour lutter contre le réchauffement climatique ?
Plusieurs mesures pourraient encore améliorer ce bilan carbone : aménager les abords des points d'eau (responsables d'un cinquième des émissions des gaz à effet de serre), créer des banques fourragères, récolter les déjections pour le biogaz...
Des politiques de soutien à l'élevage pastoral
Les résultats de cette étude militent pour un soutien politique fort à l'élevage pastoral, forme optimale de valorisation de territoires peu propices à d'autres activités. Outre leur rôle central pour les population et pour l'équilibre des écosystèmes, ces territoires de pastoralisme révéleraient alors leur potentiel comme outils d'atténuation du changement climatique.