Etude de démarches de durabilité dans le domaine alimentaire
Le Basic publie cette étude sur la durabilité des labels alimentaires en partenariat avec Greenpeace France et la WWF France. Ces démarches (labels, certifications, démarches de progrès, etc.) se multiplient sans que l'on connaisse leurs impacts réels. Le Basic a mis au point une méthodologie d'analyse systémique des impacts sociaux, économiques et environnementaux et testé 11 démarches françaises de durabilité alimentaire.
Les quatorze problématiques de la non durabilité de l'alimentation
La méthodologie repose sur la mise en au point d'une grille de non durabilité du système alimentaire actuel avec 14 entrées, dont 5 ont été pondérées à la hausse car considérées comme centrales (en gras ci-dessous) : pertes et gaspillages, épuisement des ressources énergétiques et matériaux, dégradation des sols, dégradation de la ressource en eau, érosion de la biodiversité, pollution de l'air (hors ges), dérèglement climatique (ges), non atteinte d'un niveau de vie décent, inégalités socio-économiques, mauvaises conditions de travail et atteinte au droit de travail, impact sur la santé humaine, atteinte au bien-être animal, dégradation de la cohésion sociale, insécurité alimentaire. Cette grille a ensuite été confrontée aux visions de chaque démarche de durabilité ainsi qu'aux actions mises en œuvre dans leur cadre. Un premier résultat est que l'écart est significatif entre les intentions et les bénéfices sociaux-économiques et environnementaux avérés dans la majorité des démarches étudiées.
Trois "familles" de démarches se dégagent
- les démarches autour de l'agriculture biologique (AB, Demeter, Bio Equitable en France, Nature & Progrès) ont les bénéfices les plus forts et les plus homogènes ;
- a contrario, les démarches de certification environnementale (Agri Confiance, Haute Valeur Environnementale, Zéro résidu des pesticides) ont les bénéfices les plus faibles ;
- les démarches définies filière par filière (Bleu-Blanc-Cœur, AOP/AOC, Label rouge, C'est qui le patron ?!) ont les bénéfices les plus hétérogènes et variables.
Les facteurs-clefs
Un fort impact positif semble être corrélé :
- à des seuils d'entrée dans la démarche suffisamment restrictifs pour accompagner/enclencher des changements de pratiques et de modèles ;
- à un environnement incitatif qui permet de progresser au fil du temps.
Au delà de ces résultats, le Basic met à disposition sa méthodologie pour évaluer et réviser les démarches de durabilité alimentaire.
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