Solutions ouest-africaines pour des systèmes alimentaires durables : les initiatives locales
Le CFSI, la Fondation de France et le Roppa, qui portent ensemble le programme de Promotion de l'agriculture familiale en Afrique de l'Ouest (Pafao), présentent un travail collectif intitulé Solutions ouest-africaines pour des systèmes alimentaires durables. La troisième et dernière partie présente des filières agroécologique qui se développent en Afrique de l'Ouest.
L’agroécologie ne consiste pas uniquement à prendre soin du sol, de la plante, de l’animal ou de l’être humain, elle prend aussi en compte l’ensemble des éléments de l’écosystème et des systèmes sociaux et veille à la qualité de leurs interrelations.
Elle n’est donc pas un modèle en tant que tel mais une approche globale pour des solutions locales qui (ré)concilient agriculture, écologie, productivité, activité humaine et biodiversité. Le modèle ancien descendant de vulgarisation de pratiques pensées par les agronomes est obsolète. La création participative de connaissances et solutions est nécessaire.
Les programmes Pafao et Jafowa, en association avec le Roppa, ont donc souhaité vous présenter des initiatives agroécologiques rémunératrices toutes adaptées à leur terroirs, filières et contextes. Car, malgré un contexte économique et politique globalement défavorable, les paysannes et les paysans développent des pratiques durables qui constituent des solutions porteuses d’espoir.
Les changements de pratiques nécessitent que les producteurs puissent faire des calculs et des comparaisons. Comme les pratiques agroécologiques impliquent d’accepter d’obtenir des résultats à moyen terme, le producteur doit sécuriser une partie de sa production (autosuffisance alimentaire) et être sûr de conserver les terres restaurées. Aussi, l’augmentation de la main d’œuvre nécessaire représente un coût. Tout changement représente donc un risque, d’autant mieux supporté que le marché valorise le caractère agroécologique du produit. La juste rémunération des efforts consentis est facilitée quand il s’agit :
- De maraîchage à proximité ou dans les grandes villes car les pesticides utilisés sur les fruits et légumes ont des effets de plus en plus dévastateurs et connus :
- Exemple 1 : La sauvegarde des périmètres maraîchers de Ouagadougou
- Exemple 2 : La préservation de l’écosystème des Niayes, 1ère zone maraîchère du Sénégal
- Exemple 3 : Une solution pour lutter contre une plante invasive du lac Nokoué au Bénin
- Des produits du terroir plébiscités par les consommateurs, ces derniers consentant à rémunérer la qualité
- Exemple 4 : Le riz Nisseli de Banfora, Burkina Faso
- Exemple 5 : L’huile rouge de Guinée Bissau
- Exemple 6 : La pintade ou « Or Gris des Savanes » au Nord du Togo
- Des filières d’exportation qui se diversifient sur le marché local car les marges à l’export couvrent les coûts de la transition vers des pratiques durables
- Exemple 7 : Le sésame du Sénégal pour la préparation de galette, huile, gâteaux
- Exemple 8 : La mangue bio de l’Ouest du Burkina Faso et ses cultures associées (bissap, haricots, pois de terre)
- De la filière oignon du fait de la meilleure conservation de l’oignon agroécologique et de sa vente au-delà de la période de récolte
- Exemple 9 : L’oignon des bords du lac Bam au Burkina Faso
(3ème tome d'une série d'ouvrages collectifs édités par le programme Pafao)