La concurrence touche aussi les produits transformés
Le secteur de la transformation est encore peu structuré en Afrique de l’Ouest. Il repose sur une myriade de micro et petites entreprises, portées essentiellement par des femmes. Créatrices de valeur ajoutée, pourvoyeuses d’emplois, elles sont confrontées à la concurrence des produits importés.
Consommer local, c’est certes consommer des produits bruts mais aussi, et de plus en plus, consommer des produits transformés dans le pays. L’urbanisation des modes de vie conjuguée au recours accru au marché pour la consommation alimentaire favorise le développement d’un secteur de la transformation agroalimentaire, qui offre de nouvelles opportunités pour connecter les producteurs et les consommateurs.
Une majorité de microentreprises
Histoire coloniale oblige, le secteur agroalimentaire a démarré par la transformation des matières premières locales pour les marchés de l’exportation (huileries d’arachide et de palme, sucreries, conserveries de poisson…), avant de passer à la transformation de matières premières importées pour le marché intérieur (minoteries de blé, brasseries et usines de sodas, usines de produits laitiers à base de poudre…). Cette industrie agroalimentaire n’a cependant pas connu de réel essor. En Afrique subsaharienne, on trouve donc aujourd’hui une grande majorité de micro et petites entreprises agroalimentaires (MPEA), quelques moyennes entreprises plus rares, mais émergentes, et un nombre très restreint de grosses entreprises industrielles. « Au Sénégal, on compte plus de 100 000 micro et petites entreprises dans ce secteur, confirme Fatou Ndoye, chargée de programme alimentaire à Enda Graf Sahel. Elles emploient de une à trente personnes, en grosse majorité des femmes, dans le secteur formel comme informel. » En Afrique de l’Ouest, les transformateurs sont des transformatrices. Le féminin l’emporte sur le masculin. En effet, au démarrage, les activités de transformation agroalimentaire mobilisent souvent des savoir-faire et des outils de la cuisine domestique. En devenant des activités commerciales et en changeant progressivement d’échelle, ces activités peuvent devenir de véritables entreprises, à l’impact économique et social avéré. De nombreuses études le montrent : les revenus qui en découlent sont, davantage que ceux des hommes, investis dans l’éducation et la santé des enfants.
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Cet article est extrait de la publication Les batailles du consommer local en Afrique de l'Ouest