La participation des organisations paysannes dans les processus d'élaboration et de négociation des politiques agricoles et commerciales en Afrique de l'Ouest
Le document constitue la synthèse des résultats d’une capitalisation des expériences de participation des organisations paysannes (OP) ouest africaines dans les processus d’élaboration et de négociation des politiques agricoles et commerciales.
L'analyse met en évidence le rôle joué par le ROPPA et ses plateformes nationales depuis la fin des années 90. Les OP sont parvenues à porter et animer le débat sur l'agriculture ouest-africaines et ses orientations. Elles sont parvenues à définir une vision et des positions déterminantes sur le plan du modèle économique : souveraineté alimentaire, exploitation familiale, sécurisation foncière, préférence régionale, intégration du marché, protection à l'égard des incertitudes du marché mondial.
Mais les résultats mettent aussi en évidence les difficultés que rencontre le mouvement paysan face à des pouvoirs publics qui doutent de la capacité des exploitations familiales à assurer la relance agricole et la sécurité alimentaire. Le décrochage intervient au stade du passage des grandes orientations de politiques à leur mise en œuvre effective. Nombre de décideurs ont une vision erronée des performances des exploitations familiales. Il estiment que la modernité est du côté de l'agrobusiness. Au delà du charisme de ses leaders, le mouvement paysan n'a disposé que de peu de moyens pour étayer ses arguments.
Le renforcement des capacités d'influence des OP sur les politiques agricoles et commerciales relèvent d'une triple responsabilité.
Institutions publiques
Les processus de concertation et de négotiation avec les OP pourraient être amélioriés s'ils étaient plus prévisibles, plus transparents avec des agendas en phase avec les capacités des OP.
Organisations paysannes
Dans un contexte de ressources limitées, elles ont la responsabilité d'exploiter au mieux leur richesse interne, de valoriser l'expertise concrète des leaders, de tisser des alliances dans la durée (société civile, secteur privé), de hierarchiser leurs objectifs de plaidoyer, d'améliorer la circulation de l'information.
Partenaires des organisations paysannes
Leur double statut de partenaire de dialogue politique et de financeur des OP comporte des risques d'instrumentalisation. Ils doivent questionner leur mode de partenariat s'ils veulent voir émerger un mouvement paysant fort et indépendant.