Les transferts sociaux dans la lutte contre la faim
Ce document de l'Union Européenne constitue une ressource intéressante pour l'intégration pratique des transferts sociaux dans les programmes de lutte contre l'insécurité alimentaire. En voici quelques messages clefs.
- Idéalement, les transferts sociaux devraient être institutionnalisés, garantis par le loi et financés de manière durable. Permanents et prévisibles, ils ont davantage d'impact ;
- les transferts sociaux peuvent être utilisés pour s'attaquer aux causes immédiates de l'insécurité alimentaire dans le court terme, ainsi qu'à ses causes sous-jacentes et structurelles dans le moyen et le long terme ;
- concevoir un programme de transferts sociaux approprié requiert une compréhension fine de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté. Il est important de consulter les personnes en situation d'insécurité alimentaire elles-mêmes ;
- la volonté politique est un autre pré-requis essentiel, il est souhaitable que les pays soient dotés d'une politique ou d'une stratégie nationale de protection sociale multisectorielle. Ceci fournit un cadre agréé pour les interventions de transferts sociaux, derrière lequel les différents intervenants peuvent se rallier ;
- il est important de passer en revue le niveau d'intérêt et les capacités des différentes institutions qui pourraient avoir un rôle à jouer et de prévoir des mécanismes de coordination. Assurer des transferts sociaux à une échelle nationale requière de grans capacités humaines et techniques ;
- il existe de nombreux types de transferts sociaux. Choisir le meilleur est essentiel au succès d'un programme. De manière générale, le transfert par défaut devrait être de type monétaire ;
- les systèmes de distribution ont une importance cruciale. Des transferts réguliers et fréquents sont à préférer. Mais il y a un choix à faire entre un mécanisme de "stock" (le bénéficiaire doit se déplacer) ou de "flux" (l'allocation est automtiquement crédité) ;
- Il n'existe aucune preuve robuste de l'intérêt de la conditionnalité des transferts. Ce qui est certain, c'est que la conditionnalité augmente le coût et la complexité du programme.
- Côté financement, l'approche traditionnelle par projet n'est pas appropriée à la mise en oeuvre de régime de transferts sociaux, bien qu'elle puisse jouer un rôle de soutien dans les phases de conception, planification et démarrage. L'approche globale renforce l'appropriation nationale mais elle est sensible aux influences politiques et difficile à faire accepter. L'approche sectorielle, liée à un régime spécifique, pourrait être la meilleure option pour faciliter une approche à plus long terme, prévisible, et qui reste acceptable par les bailleurs de fonds.