“Montée de l'extrême droite dans le monde agricole”

Depuis plusieurs années, le monde agricole français connaît une transformation avec une montée de l'extrême droite au sein de cette profession. Ce phénomène autrefois marginal gagne du terrain, créant une fracture politique notable parmi les agriculteurs.

Traditionnellement éloignés des idéologies d'extrême droite, les agriculteurs figurent désormais parmi les groupes socioprofessionnels les plus susceptibles de soutenir ces courants politiques. Cette évolution est principalement due à la néolibéralisation des coopératives agricoles et à un sentiment d'abandon ressenti par de nombreux agriculteurs face aux politiques publiques traditionnelles. La dégradation des conditions économiques et sociales, accentuée par des crises récurrentes, a favorisé un désenchantement envers les solutions proposées par les partis traditionnels, rendant les discours radicaux de l'extrême droite plus attrayants.

Face à cette montée de l'extrême droite, la Confédération paysanne reste inébranlable dans sa mission. Stéphane Galais, secrétaire national, souligne l'importance des élections professionnelles comme moyen de renforcer une agriculture paysanne solidaire et humaniste. La Confédération milite pour une agriculture inclusive, en opposition directe aux idéologies fascisantes et racistes incarnées par le Rassemblement National (RN).

Depuis sa création, la Confédération paysanne s'oppose fermement à l'exploitation des travailleurs agricoles et promeut la solidarité internationale. En 1985, elle a participé à la fondation de la Coordination paysanne européenne et, en 1993, à la création de La Via Campesina, un mouvement international réunissant des paysans de 81 pays. Ces initiatives montrent l'engagement continu de la Confédération pour un changement sociétal profond et une agriculture respectueuse des droits humains et de l'environnement.

La Confédération paysanne critique vivement la politique gouvernementale actuelle concernant l'immigration de travailleurs agricoles. Le gouvernement a récemment classé l'agriculture parmi les secteurs en tension, facilitant ainsi le recrutement de travailleurs extra-européens. Cette mesure est perçue comme une manière de pallier les besoins de main-d'œuvre à moindre coût, souvent au détriment des droits et de la dignité des travailleurs. La Confédération met en avant la nécessité de repenser le modèle agricole pour éviter la marchandisation et la précarisation des travailleurs. Elle propose un modèle agricole basé sur la souveraineté alimentaire, la durabilité environnementale et le respect des droits des travailleurs.

Les défis auxquels il faut faire face actuellement concernent : la fluctuation des prix des produits agricoles et l'augmentation des coûts de production mettent en péril la viabilité des exploitations agricoles familiales. Le sentiment d'abandon et de marginalisation des politiques publiques traditionnelles pousse les agriculteurs vers des solutions extrêmes. De plus, la précarisation des travailleurs agricoles, exacerbée par des politiques migratoires utilitaristes, remet en question la dignité et les droits des travailleurs. Et aussi, les pratiques agricoles intensives et non durables continuent de poser des risques majeurs pour l'environnement et la santé publique.

Face à ces différents enjeux, le monde agricole français est à la croisée des chemins. La montée de l'extrême droite parmi les agriculteurs reflète une crise profonde, alimentée par des décennies de négligence et d'inefficacité politique. Face à cette situation, la Confédération paysanne propose une alternative fondée sur la solidarité, les droits humains et la durabilité. Il est impératif de rester vigilant et de promouvoir une agriculture équitable et durable, afin de contrer les idéologies extrémistes et de bâtir un avenir inclusif pour tous les agriculteurs.

Ici, vous pouvez accéder au dossier intitulé Extrême droite : donner l'alerte.