Chakirath Salifou : "La sécurité sanitaire, un gage de confiance"

Les consommateurs étant plus exigeants sur la qualité des produits, la sécurité sanitaire est devenue une condition d’accès au marché de masse. Entretien avec Chakirath Salifou, enseignante-chercheuse au Département de production et santé animales de l’École polytechnique de l’Université d’Abomey-Calavi, au Bénin.

Quelles sont les avancées sur le front de la qualité sanitaire au Bénin?

Pour gagner des parts de marché à l’international, les acteurs économiques béninois doivent être en conformité avec les législations des marchés des pays visés. La qualité sanitaire des aliments a donc bien progressé pour les denrées destinées à l’export. Au Bénin, les consommateurs urbains et instruits sont aussi de plus en plus exigeants. Ils sont avertis des risques encourus, des intoxications possibles et recherchent les produits béninois portant une certification officielle Dana. Les producteurs font donc de plus en plus appel aux organismes de contrôle pour faire certifier un lot. Malheureusement, certains font ensuite apparaître abusivement la mention « certifié ou contrôlé par la Dana » sur tous leurs produits et les consommateurs sont trompés. Les produits conformes restent souvent ceux destinés à l’exportation.

L’enjeu est pourtant tout aussi crucial pour le marché intérieur.

Les producteurs doivent comprendre l’enjeu que représente, pour eux, le respect de la qualité. Si l’emballage est attrayant mais que la qualité ne suit pas, la sanction des consommateurs est immédiate. Les consommateurs se méfient d’autant plus que les risques d’intoxication sont réels, faute d’une réelle surveillance du secteur agroalimentaire. Le secteur des jus de fruits locaux, par exemple, est en plein essor au Bénin. Les conditions d’hygiène ne sont pas toujours respectées, certains jus ne sont pas produits dans des ateliers mais dans les habitations. C’est risqué car toute intoxication entamerait l’image des jus locaux. Certaines fraudes sont portées sur la place publique, comme l’histoire récente de la « belle et dangereuse baguette de pain »

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Cet article est extrait de la publication Les batailles du consommer local en Afrique de l'Ouest