Quand la spéculation amplifie les crises

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Commerce international

La flambée des cours mondiaux de l’alimentation menace à nouveau la sécurité alimentaire dans le monde. Selon la FAO, les prix des denrées alimentaires ont augmenté en moyenne de 30 % rien qu’en 2022. Une situation alarmante qui n’est pas sans rappeler la crise alimentaire de 2008, à laquelle s’ajoute la spéculation sur les marchés financiers. 

Selon Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté, « la véritable cause de la hausse des prix est le fait des bulles spéculatives, c’est l’explication essentielle de l’augmentation des prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux ». La crise alimentaire est moins liée à un manque de stock de grains au niveau mondial qu'à une crise des prix. « Alors qu’avant le début de la guerre en Ukraine, il y avait déjà 150 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire grave, on en dénombre aujourd’hui 280 millions », ajoute-t-il. Pour Sena Adessou, secrétaire général de l’ONG Inades-Formation, les retombées de la financiarisation du commerce alimentaire sont palpables en Afrique. « Il y a une véritable flambée des prix des denrées de consommation de masse. Soja, maïs, sucre, pain, la plupart des prix ont augmenté de 10 % à plus de 100 %. En Côte d’Ivoire : l’attiéké [plat traditionnel à base de manioc] est passé de 100 à 200 FCFA.  Au pays du maïs, le Burkina Faso, son prix a presque doublé. » D’après lui, il est nécessaire d’instaurer une régulation au niveau international en commençant par remettre en cause la place des marchés financiers mondiaux en matière d’alimentation. « Ils n’ont pas à décider de ce qu’il y a dans nos assiettes. » Pour mémoire, la part des importations alimentaires en Afrique de l’Ouest a augmenté ces dernières années pour le riz, le blé, le sucre, les viandes, les produits laitiers, ou encore les huiles, rendant les consommateurs vulnérables aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux.

Le scandale des profiteurs de la faim

Pour Karine Jacquemart, directrice générale de l’ONG Foodwatch France, « il faut réglementer, interdire les spéculateurs de la faim qui n’ont rien à faire sur ces marchés ». [...] Voir l'article complet

 

Cet article est extrait de la publication L'espoir au-delà des crises, solutions ouest-africaines pour des systèmes alimentaires durables, 3ème tome d'une série d'ouvrages collectifs édités par le programme Pafao. 

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