Alimenterre : L’or bleu, l’or vert : les larmes d’une vallée
Pour le festival Alimenterre, Terra Preta a, ce dimanche 24 novembre, projeté le documentaire « L’or bleu – l’or vert : les larmes d’une vallée » d’Anaïs Mariotti à l’Atelier Bois Coopératif. L’évènement qui a réuni plus d’une trentaine de personnes a commencé par un goûter, suivi de la projection, d’un débat puis a terminé par un apéro.
Quand on parle de sujets sérieux il est nécessaire de se mettre bien.
Vallée de Petorca au Chili extrait du documentaire « L’or bleu, l’or vert : les larmes d’une vallée ».
Présentation du documentaire
La projection qui a duré une trentaine de minutes nous a informé du problème de l’accaparement de l’eau au Chili par l’état (permise par la dictature d’Augusto Pinochet) et les entreprises notamment de production d’avocats. Alors que la cause de la raréfaction de l’eau est présentée officiellement comme due à la sécheresse, la population locale et les militant.es ne se laissent pas détourner de la réalité. Elles et ils la nomme purement et simplement : vol.
Tandis que le désert progresse dans les vallées mangeant toutes les cultures vivrières, des îlots de verdure à formes géométriques apparaissent, cancers végétales, monocultures d’avocats. Ces aberrations dévorent et pillent les écosystèmes, dérèglent les cycles naturels de l’eau et assoiffent les populations locales. Ce vol orchestré n’a qu’un seul but, l’exportation d’avocats (dont la France est la plus grande consommatrice en Europe : cocoricoo !) et en filigrane l’argent.
En résumé : le monstre capitalisme en pleine action.
Et chez nous ça se passe comment ?
Boaf, ça se passe loin… Nous on a un pays plein d’eau, et l’Auvergne c’est le château d’eau de la France, nan ?
Ce qu’on pourrait croire isolé et qui ne nous concerne pas, ne l’est pas. Nous sommes toustes, en tant que consommateurices, un peu responsable du désastre là bas. Soyons clairs ce n’est pas l’avocat le problème, mais la manière de le produire. Et quand bien même nous serions cyniques en nous disant « chacun ses problèmes » : nous ne sommes pas à l’abri ici et maintenant. Le capitalisme est globalisé et il se passe les mêmes choses chez nous.
Que faire ?
Public dans l’ABC pour l’or bleu l’or vert : les larmes d’une vallée
Pour apporter une partie de la réponse, nous avons décidé de faire intervenir Bassine Non Merci 63 (BNM63) qui a pu nous éclairer sur les problématiques locales à l’issue de la projection du documentaire d’Alimenterre. Ces sujets sont notamment les mégabassines : des cratères remplis d’eau qui doivent permettre d’arroser l’été avec l’eau de l’hiver « en trop », car comme chacun.e le sait : la nature est à notre disposition et fait des choses inutiles (cynisme!). Ces agriculteurs privatisent l’eau (un bien commun) pour leur intérêt privé. La logique étant de continuer le business « as usual » pour engranger quelques derniers billets en exportant la production à l’autre bout du monde alors que le bateau coule. Ce que BNM63 réclame c’est un moratoire sur l’eau qui nous permettra de discuter collectivement des priorités à avoir sur la distribution de l’eau qui se fait de plus en plus rare.
Par ailleurs, nous avons pu aussi parler de nos responsabilités individuelles, des pouvoirs que nous avions et comment agir collectivement à l’échelle d’un quartier, d’une petite communauté en bref :
Désimperméabilisons! Végétalisons ! Organisons nous, discutons et agissons pour barrer la route à la privatisation de l’eau !
Alimenterre mon cher Watson !
Pour finir, nous tenons à remercier BNM63 pour leur présentation, débat et propositions d’actions, l’association Anis étoilé qui a coordonné localement le festival Alimenterre organisé par le Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI).
Enfin merci à toustes nos bénévoles qui ont permis cette projection et nous ont régalé de leurs petits fours, gâteaux, soupes, boissons…