La promotion des activités économiques des femmes dans le bassin arachidier
Capitalisation de l'expérience de deux membres de la FONGS* sur la promotion des activités de transformation de l'arachide
Comment accompagner le foisonnement d'initiatives ?
Les activités de transformation jouent un rôle clef de mise en relation entre la production rurale et les marchés urbains. Elles permettent d’adapter les produits aux attentes des consommateurs urbains et sont sources de revenus pour les femmes du secteur mais également pour les transporteurs et les commerçants
Les organisations de femmes demandent la reconnaissance de leur rôle économique et la prise en compte de leurs intérêts. Ceci passe par le renforcement des associations paysannes qui fournissent appuis et conseils adaptés. Les femmes ont besoin de se professionnaliser et de développer leurs capacités organisationnelles et de gestion pour arriver à une meilleure maitrise de l’approvisionnement en matières premières et à une amélioration de la qualité des produits.
=> Développer en parallèle la qualité et la recherche de débouchés urbains
Les productrices de l'ADAK et EGABI font face à une concurrence d'huiles de moindre qualité et vendues moins chers. Elles misent sur la reconnaissance de la qualité de leur huile pour se démarquer. Il s'agit de travailler sur un cahier des charges commun, un contrôle qualité interne, une certification de l'huile par l'Institut de technologie alimentaire (ITA) et un suivi des fraudes sur les marchés de la zone. Ce travail sur l'amélioration de la qualité suppise la recherche de débouchés hors du bassin arachider pour toucher les consommateurs urbains (Dakar, Saint-Louis, M'Bour) prêts à payer plus cher pour une huile de qualité.
=> Défendre les femmes auprès des collectivités locales et de l'Etat
L'expérience de l'ADAK et d'EGABI ont montré la pertinence de travailler en lien avec les collectivités locales sur les questions d'accès à la terre des femmes. L'ADAK a founi des semences aux femmes et il serait intéressant d'aller vers un plaidoyer pour qu'une partie des semences subventionnées par l'Etat reviennent aux femmes et non simplement aux chefs d'exploitation.
=> Lever progressivement les tabous dans les familles
Les assemblées de famille, en vigueur depuis plusieurs années déjà au sein des associations, font changer les modes de prise de décision dans les exploitations familiales. Grâce à cette approche, tous les membres de la famille sont impliqués dans les discussions et peuvent partager leurs points de vue.
Elles disposent aujourd’hui d’une vraie reconnaissance en matière de contribution au développement économique local et aux revenus de la famille. Une nouvelle complicité s’est aussi instaurée dans les couples, qui aurait été inimaginable pour beaucoup de femmes, il y a de cela seulement 10 ans.