Accords de partenariat économique : la souveraineté alimentaire du Sud menacée

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Commerce international

La ratification des accords de libre-échange entre l'Union Européenne et six régions du Sud aura de lourdes conséquences pour les pays les moins avancés.

Photo : Battage du fonio au Burkina Faso © Alfonso Castellanos

C'est lancé : à partir de septembre, le Parlement européen doit se prononcer sur la ratification des accords de partenariat économique (APE) régissant les relations commerciales entre les Vingt-Sept et les pays Afrique-Caraïbes- Pacifique (ACP), regroupés en unions régionales. 79 Etats du Sud sont concernés, dont une majorité parmi les plus pauvres de la planète. D’ici là, les gouvernements ACP devront avoir approuvé les textes négociés avec Bruxelles, dont les pourparlers ont été engagés il y a plus de quinze ans.

Il s’agissait alors, pour l’Union européenne, de se mettre en règle avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC) : les Vingt-Sept avaient été condamnés trois fois, suite à des plaintes d’exportateurs sud-américains de bananes. Ceux-ci se plaignaient de devoir payer des droits de douane pour vendre leur production sur le continent européen, alors que les pays ACP en étaient exemptés depuis 1975, afin de favoriser leur développement grâce au commerce.

Accorder des avantages à certains pays en développement (les ACP en l’occurrence) est en effet contraire au principe de la clause de l’OMC de la nation la plus favorisée. En revanche, créer des zones de libre-échange avec octroi de concessions réciproques est possible. Bruxelles a donc proposé aux pays ACP, répartis en six zones géographiques, de se mettre autour de la table pour étudier concrètement les concessions qu’ils pourraient accepter en échange de la garantie de conserver un libre accès au marché européen.

Des pertes de recettes douanières abyssales

Fin août, la procédure de signature et de validation des APE était en cours (voir encadré). En Afrique de l’Ouest, le Nigeria et la Gambie ont toutefois indiqué qu’ils ne signeraient probablement pas le texte paraphé par les négociateurs il y a deux ans, risquant de ce fait de faire voler en éclats le compromis. [...]

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Article issu du numéro spécial d'Alternatives Economiques "Manger local ou manger mondial", réalisé en partenariat avec le CFSI, dans le cadre de la campagne ALIMENTERRE 2016.