Professionnalisation de la filière niébé
Dans le cadre d'un projet porté par l'Union des professionnels agricoles de l'Est et du Centre-Est (UPPA) et Vredeseilanden (VECO)
Photo : Séance de conditionnement © VECO
Le niébé, légumineuse riche en protéine et au coût de production peu élevé, constitue un revenu complémentaire pour nombre de producteurs ruraux burkinabés. Pâtissant de la mauvaise image des produits locaux, le niébé brut est peu consommé en ville par rapport à d’autres légumineuses ou céréales. L’offre de produits transformés à partir du niébé est donc faible en villes en dehors des restaurants populaires, alors que ces produits, accompagnés de garanties de qualité et d’hygiène, peuvent créer de nouveaux débouchés rémunérateurs sur les marchés urbains.
La transformation crée de la valeur ajoutée
Grâce à une meilleure gestion des unités de transformation et à l’apprentissage de nouvelles techniques, les producteurs des UPPA ont amélioré la qualité et la diversité des produits finaux.
L’utilisation de sacs à triple fond garantit une meilleure conservation du niébé et évite l’attaque des parasites. Les producteurs vendent ainso le niébé tout au long de l’année à des prix plus stables. Ils ont également mis en place un système d’étiquetage, des fiches de stock et de suivi des commandes qui facilitent la gestion des produits.
Après une formation en hygiène agroalimentaire, ils ont obtenu pour leurs produits la certification de conformité aux normes sanitaires du laboratoire national d’analyse de santé publique au Burkina Faso, ce qui constitue une garantie pour les consommateurs.
Les UPPA proposent aujourd’hui cinq produits différents : le couscous gros grain, le couscous petit grain, la farine, la farine enrichie pour nourrisson et les biscuits.
Le niébé transformé gagne des parts de marché en ville
L’augmentation et la sécurisation du revenu générées par le projet ont incité les producteurs à accroître, dès la première année (2010), les superficies consacrées au niébé dans leur périmètre cultivable.
Grâce à leurs nouveaux produits, les UPPA ont gagné des parts de marché dans les villes moyennes et à Ouagadougou. Au Burkina Faso, sur un marché urbain où la demande est estimée à 50 000 tonnes pour le niébé, elles vendaient en 2010 25 tonnes de niébé. En 2013, elles ont vendu plus de 155 tonnes pour un chiffre d’affaires de plus de 50 millions de FCFA (plus de 76 000 euros), dépassant largement leur objectif fixé à 60 tonnes. Elles vendent aussi une partie de leur production à la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (FIARA) de Dakar, et via des intermédiaires au Ghana et au Sénégal de façon régulière. [...]