Valorisation de la patate douce
Dans le cadre d'un projet porté par le Grdr Migration-Citoyenneté-Développement (Grdr) et l'Association mauritanienne pour l'auto-développement (AMAD).
Photo : Transformation des patates douces en farine © Hawa Wa
Depuis 2011, le Grdr travaille avec l’AMAD sur un projet de transformation de la patate et de structuration de la filière pour sécuriser les débouchés des producteurs, encourager l’autonomie des femmes transformatrices et contribuer à la sécurité alimentaire.
A l’heure du durcissement des politiques migratoires européennes, la revalorisation de l’agriculture auprès des jeunes constitue un enjeu crucial. Les rentes migratoires se raréfient, appelant à un développement plus dynamique de l’agriculture locale.
La recherche d’une valorisation maximale de la patate douce à chaque étape de la filière constitue l’élément innovant de ce projet. Elle passe par des techniques de production plus adaptées et plus respectueuses de l’environnement, des processus de transformation plus élaborés, et une stratégie de commercialisation qui optimise les coûts, associée à une démarche de communication adaptée. Elle est soutenue par une meilleure structuration de la filière et par la création d’espace de dialogue.
Les pertes sont minimisées et les revenus augmentent
Auparavant, la patate ne se conservait pas plus de deux semaines, ce qui occasionnait des pertes de l’ordre de 50 % de la production. Le taux de perte est aujourd’hui inférieur à 10 %.
Alors les prix étaient divisés par deux entre septembre et janvier, ils sont désormais plus stables sur l’année et les producteurs peuvent garder des produits transformés pour leur famille afin de traverser plus sereinement la période de soudure. Ils consomment aujourd’hui 10 % de leur production, contre seulement 3 % auparavant. Les producteurs recevaient en 2011 seulement 10 % de la valeur ajoutée globale de la filière et 70 % de cette valeur était concentrée entre les mains des grossistes et des transporteurs. La mise en place de la vente groupée de produits transformés directement aux détaillants et aux commerçants a permis de rééquilibrer le partage de la valeur ajoutée.
En un an, le chiffre d’affaires des producteurs a augmenté de 56 % et leur revenu de 68 %. [...]
Creuser le sujet :
- Témoignage, La patate douce se transforme en Mauritanie. Entretien avec Hawa War, 2013