Amazonie : Daniel Santi, les racines d’un savoir

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Biodiversité

Le magazine Altermondes a enquêté sur une réinvention possible de la notion de richesse dans son hors-série du mois de novembre. Si le monde contemporain voue une foi aveugle au PIB pour mesurer la richesse, il en va autrement des peuples indigènes. Dans la province équatorienne de Pastaza, les indiens Sarayaku défendent ainsi une autre conception des richesses et un mode de vie, menacé par la convoitise des compagnies pétrolières.

Photo ci-dessus : l'équatorien Daniel Santi, © DR

« Il y a quelques décennies l’être humain aurait été incapable d’imaginer le niveau de développement technologique auquel nous sommes aujourd’hui arrivés. Or, il est incroyable de constater que, dans le même temps, cet être humain a oublié d’où il venait. Comment un être aussi intelligent en est-il arrivé là?» Cette interrogation, Daniel Santi se la pose constamment. À 38 ans, ce membre du Peuple Kichwa de Sarayaku a été choisi par l’assemblée générale de son peuple pour promouvoir la déclaration «Kawsak Sacha,Forêt vivante».Le but: faire interdire l’exploitation pétrolière sur leur territoire ancestral qui est composé à 95% de forêts primaires. Un objectif vital pour les Sarayaku qui ont toujours lutté pour préserver leur mode de vie. Ce combat pour exister, Daniel Santi le vit depuis son enfance. Il est âgé de 4 ans lorsque son peuple est enfin reconnu par les autorités gouvernementales. Nous sommes en 1979. Il se souvient aussi de la marche de 1992 qui a mené les populations d’Amazonie jusqu’à Quito. Quelques années plus tard, après avoir étudié les projets énergétiques, il participe aux négociations engagées en 2009 par le gouvernement sur l’exploitation des ressources naturelles. En vain. L’État équatorien refuse de revenir sur sa stratégie d’exploitation pétrolière. Mais le 25 juillet 2012, la Cour interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH) le reconnaitra coupable d’avoir bafoué le droit à la propriété et l’identité culturelle des Sarayaku, en autorisant au début des années 2000 l’entrée de compagnies pétrolières sur leurs terres. Cette décision, attendue depuis dix ans, fait jurisprudence et oblige les États à consulter les peuples autochtones en cas de projets d’exploitation des ressources en hydrocarbures affectant leurs territoires. Voir l’article en entier