Les céréales au coeur d'une Afrique de l'Ouest nourricière
SOS Faim et le Roppa partent d’un constat simple : bien que la production céréalière ait été multipliée par 3 ces 30 dernières années, la dépendance de la région à l’égard des importations en céréales s’est accrue. Dépendre du marché mondial pour ses approvisionnements alimentaires est dangereux du fait de l’instabilité des prix. Comment faire pour assurer la souveraineté alimentaire de la région ? Les auteurs proposent d’agir sur les différents maillons de la chaîne.
La consommation
L’urbanisation croissante entraîne une augmentation et une modification de la demande alimentaire. Les urbains veulent des produits transformés rapide à consommer. Les produits importés, qui ont souvent une image plus moderne, ont plus de succès que les produits locaux. La solution repose donc sur les capacités des filières à répondre à la demande sur le plan quantitatif mais aussi qualitatif.
Voir la fiche projet "Améliorer l'accès au marché des producteurs de fonio au Sénégal"
La production
Pour répondre à la demande, la production devra doubler dans les 20 prochaines années. Pour l’instant, l’accent est mis sur la modernisation des exploitations via les engrais chimiques et les semences améliorées. Mais ces pratiques posent question en terme de durabilité.
Le rapport préconise une modernisation durable du point de vue de la gestion des ressources naturelles. Selon les organisations paysannes (OP), cette intensification durable est possible à certaines conditions comme la sécurisation foncière.
Voir la fiche projet : "Amélioration des techniques de production et de vente de riz et de maïs au Togo"
La commercialisation
Le marché régional représente un potentiel de débouchés très importants pour les producteurs. Mais les filières sont désorganisées et peu professionnalisées, ce qui ne facilite pas la commercialisation. Plusieurs solutions sont préconisées :
- promotion du dialogue entre les différents acteurs de la chaîne (producteur, transformateur, commerçant, etc.) et structuration des acteurs au sein des filières ;
- financement du stockage qui permet de réguler les marchés dans l’intérêt des différents acteurs ;
- mise en oeuvre d'une politique commerciale régionale commune aux frontières avec une protection suffisante.
Voir la fiche projet : "Transformation et commercialisation de mil et d'arachide en zone urbaine au Sénegal"
Le cadre institutionnel
Depuis 2005, la CEDEAO s'est dotée d’une politique agricole ambitieuse (Ecowap) qui a comme objectif la promotion du marché régional et sa protection mais sa mise en œuvre reste difficile.
Il paraît indispensable de renforcer la crédibilité des OP et leurs capacités d’action de négociation, tout en demandant à ce qu'elles soient parties prenantes de la définition des politiques publiques. Pour les OP, la priorité est d’augmenter le niveau d’engagement financier de l’Etat à travers la politique de subvention et de crédit.
Voir la fiche projet : "Formation de leaders paysans au Cap Vert"
3 scenarii différents pour le futur :
- dans le premier, la modernisation de l’agriculture familiale a réussi ;
- dans le deuxième, l’agrobusiness a continué à se développer et l’agriculture familiale est encore davantage marginalisée ;
- dans le troisième, l’intégration régionale a échoué et la région est dépendante des pays du Nord.