Comprendre les investissements fonciers en Afrique : Rapport Mali
Fondé sur une recherche de terrain conduite entre octobre et novembre 2010, ce rapport fournit d’importantes informations sur la façon dont sont menés les investissements fonciers au Mali et les implications pour les populations locales.
L’Oakland Institute conclut que 7 problèmes majeurs caractérisent les acquisitions de terre au Mali :
- les droits fonciers des communautés locales ont été ignorés par les récents contrats d’investissement, avec comme conséquence la violation des droits humains élémentaires des populations concernées;
- le manque de transparence est tel que les communautés locales ne peuvent pas avoir un avis éclairé sur les négociations des baux;
- les ambiguïtés entretenues dans les cadres de régulation sur les obligations des investisseurs et sur les droits des petits agriculteurs sont une menace pour les populations vivant sur les terres allouées;
- la confusion autour de la « disponibilité » de terres et la suggestion de l’Agence malienne de Promotion de l’Investissement (API) que plus de 2,5 millions de terres arables sont disponibles est problématique dans un pays où la faim sévit toujours et où la désertification menace;
- une large part des investissements sont destinés à la production d’agrocarburants, portant atteinte aux terres et à l’eau disponibles pour la production alimentaire;
- le manque d’obligation légale à conduire des évaluations d’impact social et environnemental avant le début des opérations pose de grands risques à la biodiversité de l’Office du Niger et à la survie des populations dépendant des ressources aquatiques du fleuve Niger, au Mali et dans le reste de l’Afrique de l’Ouest;
- la Banque mondiale a façonné un environnement économique, fiscal, légal qui favorise l’acquisition de vastes parcelles de terres fertiles par quelques compagnies privées au lieu d’apporter des solutions à la pauvreté et à la faim qui minent le pays.