On Our Land: l'accaparement des terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Anglais
Thématiques : Agrobusiness, Biodiversité

Le dernier rapport de l'Oakland Institute révèle l'incroyable ruée vers les terres qui se déroule en ce moment en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il dénonce un pillage en règle des ressources en bois, avec la complicité des autorités.

Ces dernières années, 12 % de la superficie du pays a été cédé à des compagnies étrangères. Ce phénomène menace les conditions de vie des millions de papouasiens qui vivent en zone forestière. 

Bassin de trempage des billes de bois, Turubu, East Sypik © Oakland Institute

Le Papouasie-Nouvelle- Guinée (PNG) est l'un des pays les plus riches de diversité au monde, avec plus de 600 îles et 800 langues autochtones. Largement doté en ressources naturelles, l’archipel est décrit pas la Banque mondiale comme un « paradoxe de richesse sans développement ». Parmi ses nombreux trésors naturels, sa forêt tropicale, la troisième plus grande au monde, est un atout capital.

La Papouasie, indépendante depuis 1975,  a été décrite comme ayant un des systèmes de répartition des terres les plus égalitaires au monde. La Constitution du pays protège en effet les droits fonciers coutumiers et il n'y a pratiquement pas de propriété privée. La terre est presque entièrement contrôlée par les clans et les tribus. La Constitution du pays définit l'autonomie, la souveraineté et la gestion durable des ressources naturelles comme des principes déterminants.

Pourtant, malgré ce cadre protecteur, une ruée massive vers les terres du pays est en cours. Des dizaines de sociétés étrangères ont signé des accords fonciers en vertu d’un nouveau régime créé par le gourvenement dénommé « baux spéciaux pour l’agriculture et le commerce ». Officiellement chargées de lancer des projets agricoles, ces entreprises semblent être la plupart du temps occupées par l’exploitation forestière et l’exportation du bois.

Les grumes sont envoyées en Chine, puis réexportés légalement vers ​​les marchés européens et nord-américains, sous forme de meubles et d’autres articles en bois, avec une origine officielle inscrite en tant que « Chine ».

Beaucoup de sociétés forestières étrangères sont impliquées dans ce commerce illégal très lucratif qui a été dénoncé dans un rapport 2012 d’INTERPOL. La plus grande est un groupe malaisien connu sous le nom de Rimbunan Hijau. Les autres entreprises viennent d'Australie, des Etats-Unis et de plusieurs pays d'Asie.

"Il s'agit d'une logique de développement fondée sur un capitalisme incontrôlé, l'investissement étranger et l'exploitation des ressources, opérant dans un contexte de corruption généralisée et de dysfonctionnement administratifs", estiment les auteurs du rapport. 

Au rythme actuel de la déforestation, 83 % des zones forestières accessibles auront disparu ou seront gravement endommagées d'ici 2021. Compte tenu de la forte dépendance des habitants des ressources forestières, le bilan humain est à incommensurable.

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