Stratégie de développement de la filière coton-textile-confection en Afrique Centrale
Introduite en Afrique centrale dès 1920, le coton est aujourd’hui une culture hautement stratégique. Il contribue à la sécurité alimentaire dans les zones de production cotonnière souvent déficitaires en céréales. Dans certains bassins cotonniers, la culture du coton a permis de gérer les flux migratoires des zones surpeuplées vers les zones plus fertiles et moins peuplées. La culture cotonnière a également une influence positive sur les activités agronomiques, industrielles et économiques à l’échelle nationale et régionale.
Cependant, la filière coton de l’Afrique centrale reste peu compétitive : faible productivité, manque d’infrastructures et absence de stratégie commune dans la recherche de solutions durable aux problèmes de la filière.
Ce sont ces faiblesses qui ont orienté les propositions pour la formulation d’une stratégie de développement de la filière coton-textile-confection pour la sous-région de l’Afrique Centrale. L’objectif est de tendre « vers une filière compétitive et intégrée, délivrant un coton et des produits dérivés de qualité, reconnus et commercialisés sur le marché régional et international et contribuant durablement à la lutte contre la pauvreté par le biais d’une juste redistribution des revenus »
A l’horizon 2020, l’Afrique Centrale vise une production, d’au moins 350 000 tonnes de fibre soit environ 830 000 tonnes de coton graine chaque année, avec un rendement moyen estimé à 1200 kg/ha de coton graine, environ I00 millions de litres d’huile et 200 000 tonnes de tourteaux.
Conscient des réalités du terrain, cette étude propose des scénarios du plus optimiste au plus alarmiste. En effet, le succès de cette stratégie de développement de la filière coton-textile-confection est en fonction de la levée ou de l’atténuation de certains risques :
- le manque de coordination des actions obligeant les segments de la filière à développer des stratégies moins cohérentes, qui s’éloigneraient des objectifs fixés.
- Les risques liés à la mobilisation des financements ;
- les risques liés à la lourdeur dans la prise de décision ;
- une situation socio-politique défavorable, notamment si il y a un retard dans les opérations de consolidation de la paix dans les (anciennes) zones de guerre (processus de désarmement, retour des réfugiés et déplacés internes des zones cotonnières)