Transformation rurale et développement dans un monde globalisé - analyse et rapport CIRAD / Banque mondiale
« Une meilleure compréhension pour de meilleures politiques », telle était la ligne directrice du programme RuralStruc, une initiative conjointe de la Banque mondiale, de l’Aide française (AFD, Mapraat, MAEE, Cirad) et du Fonds international pour le développement agricole (Fida). Ruralstruc a permis de réaliser une évaluation du processus de transformation rurale au sein de sept pays – Mexique, Nicaragua, Maroc, Sénégal, Mali, Kenya et Madagascar. L’étude a consisté à analyser et à comprendre les conséquences de ces processus sur les ménages ruraux. Pour cela, des enquêtes ont porté sur pas moins de 8000 ménages au sein de 26 régions dans les 7 pays. Ce rapport a été présenté le 7 décembre 2011, à l'économiste en chef et Premier vice-président de la Banque mondiale. Deux recommandations générales ont été formulées:
- le réengagement dans des stratégies de développement, qui supposent des programmes de collecte d’information, de planification, de suivi et de diagnostic.
- la réalisation de diagnostics régionaux, indispensables pour prioriser les objectifs, cibler les interventions et séquencer les actions.
Même si les politiques doivent se fonder sur les contextes particuliers, les auteurs suggèrent trois groupes de mesures particulièrement adaptés aux pays les moins développés :
1) le soutien aux agricultures familiales
Il existe de nombreuses preuves empiriques de la productivité et de la compétitivité de l’agriculture familiale. En Afrique sub-saharienne, les agricultures familiales sont souvent compétitives sur les marchés domestiques mais désavantagés sur le marché mondial par des facteurs indépendants de leurs tailles (facteurs économiques et institutionnels). De plus les agricultures familiales sont intensives en main d’œuvre et ont donc la plus grande capacité d’absorption de l’accroissement de population active. Les investissements dans les grandes exploitations commerciales peuvent toutefois être opportuns dans les régions faiblement peuplées, mais les évaluations des retombées économiques doivent tenir compte du nombre d’emplois générés. Le soutien aux agricultures familiales passe principalement par la sécurisation du foncier, la fourniture de biens publics et l’appui aux organisations paysannes.
2) la promotion des cultures vivrières
Ce sont les cultures dont la demande croît le plus vite et pour lesquelles le potentiel d’amélioration de la transformation locale est le plus grand. Dans le cas de l’Afrique sub-saharienne, deux mesures sont particulièrement importantes : la réduction des pertes post-récoltes et le développement des échanges régionaux.
3) le renforcement des liens ville-campagne
Le développement de liens forts entre les petites villes et les campagnes avoisinantes est particulièrement important pour créer de débouchés agricoles, faciliter l’accès aux services, renforcer le tissu économique et social et réduire la méga-urbanisation. Deux types d’action sont proposés : améliorer les services publics dans les petites villes et renforcer les institutions locales.