À qui profite la sécurité sanitaire des aliments ? Les profits des entreprises contre la santé des populations

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Faim et malnutrition, Agrobusiness

L’association GRAIN a publié en mai 2011 un rapport intitulé : "À qui profite la sécurité sanitaire des aliments ? Les profits des entreprises contre la santé des populations " . Elle y dénonce la manière dont les entreprises agro-industrielles utilisent les normes sanitaires pour renforcer leur contrôle sur l’alimentation et l’agriculture.

A première vue, le terme de « sécurité sanitaire des aliments » fait allusion à la protection de la santé des consommateurs et nous renvoie une image rassurante et positive. Mais cette politique et la multiplication des normes sanitaires sont en réalité moins dictées par cet objectif que par celui de la défense des avantages des industries agro-industrielles. C’est, en effet, ces dernières qui contrôlent la définition des normes de sécurité et imposent leurs lois.

Or cela a des conséquences extrêmement négatives sur l’agriculture familiale européenne et également des pays en développement qui ne peuvent répondre à des normes de sécurité toujours plus nombreuses et exigeantes. C’est en effet à travers les accords commerciaux décidés dans le cadre de l’OMC ou encore via la politique commerciale de l’UE que l’application de ces normes est développée. Les pays industrialisés ont donc trouvé un nouveau moyen de protéger leurs marchés agricoles en rendant l’accès de ces marchés aux PED plus difficile. De plus, les PED vont appliquer ces normes sur leurs marchés intérieurs et vont de fait exclure la majorité des paysans incapables de répondre à de telles exigences. Les petits producteurs, les vendeurs à la sauvette et les commerçants de proximité sont en bref sacrifiés sur l’autel de la sécurité sanitaire des aliments.

Et le pire est que la production industrielle n’est pas le meilleur moyen de garantir la santé des consommateurs (pesticides…). L’agriculture familiale est plus à même de garantir cette sécurité. C’est pourquoi il faut s’engager dans la défense des circuits courts qui valorisent les petits producteurs ainsi que le lien direct entre consommateur et producteur et qui sont le meilleur moyen de contrôler la qualité des produits alimentaires.