Caritas Sénégal : Vers des cantines scolaires autonomes
Léon Sarr de Caritas Sénégal* occupe le poste de chargé des programmes à la direction diocésaine de Tambacounda, la plus grande ville de l’Est du Sénégal. Depuis 2013, Caritas travaille sur l’alimentation scolaire dans la région de Tambacounda. L’objectif est de permettre aux écoles d’être autonomes dans leur approvisionnement en produits locaux.
Pourquoi s’intéresser à l’approvisionnement des cantines scolaires existantes ?
Dans le cadre de son « Programme d’actions communautaires de soutien à la sécurité alimentaire » (Pacsa), la direction diocésaine de Tambacounda travaille sur l’alimentation scolaire depuis 2013. Il s’agit d’un programme financé par Caritas Autriche (Caritas Diocèse Saint Pölten) qui en est à sa troisième phase. Dans la première phase, un volet alimentation scolaire était développé afin d’améliorer la diversité nutritionnelle des repas offerts aux élèves dans les écoles bénéficiaires. Nous avions constaté que les repas des cantines scolaires étaient peu diversifiés et essentiellement basés sur les céréales mises à disposition par le Pam. Caritas a donc ciblé les écoles dans lesquelles intervenaient déjà le Pam pour les accompagner à créer des jardins maraîchers et fruitiers.
En quoi consistent vos appuis dans la mise en place des jardins scolaires ?
Un site est identifié dans chaque école pour accueillir le jardin. Caritas accompagne les écoles son aménagement, notamment à travers l’installation de clôtures, avec des grillages, et d’un point d’eau. Au départ, les pompes des points d’eau étaient à motricité humaine, puis nous sommes passés aux pompes solaires. Nous appuyons aussi l’école en semences pour la première campagne.
Pour chaque école, nous formons un enseignant et un parent d’élève aux techniques culturales. Il s’agit d’une formation de 4 jours au maraîchage agroécologique. La production des jardins scolaires est faite sans intrant chimique. La formation comprend une phase théorique et une mise en pratique qui se déroule dans le champs école de la ferme de Caritas Tambacounda. L’enseignant formé est chargé de l’organisation et du suivi des activités de production dans le jardin avec les élèves. La formation simultanée du parent d’élève garantie une continuité si l’enseignant est affecté dans une autre localité.
Comment en êtes-vous arrivés à la production de céréales par les écoles ?
Vers la fin de la première phase du Pacsa, le Pam s’est retiré de certaines écoles pour des raisons de baisse de financement. Cette situation nous a fait prendre conscience de l’importance de développer des solutions endogènes afin de réduire la dépendance des écoles vis-à-vis des appuis en vivres des partenaires, et par ricochet d’assurer de façon permanente une alimentation équilibrée et diversifiée aux enfants. Nous avons ainsi eu l’idée de mettre en place les champs scolaires pour approvisionner les cantines en maïs, sorgho et petit mil. Les champs sont installés sur des sites d’au moins 1 hectare mis à la disposition de l’école par le chef village, après concertation avec les parents d’élèves.
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Pour creuser le sujet :
- Caritas Tambacounda, Présentation du Projet PACSA - Jardins Scolaires, 2019
- CFSI, L’alimentation scolaire en Afrique de l’Ouest, 2021
Préparation d'un repas dans une école de la région de Tambacounda © Caritas Sénégal
* Caritas Sénégal s’engage activement dans des programmes et projets liés à la gestion des risques et catastrophes, à l’eau et l’assainissement, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, au renforcement des capacités de production et de transformation, à la gestion des migrations et au plaidoyer pour le respect des droits de l’Homme.