Consentement à payer les biopesticides : une enquête auprès des maraîchers du littoral au sud-Togo
L’utilisation croissante des pesticides chimiques en agriculture, et particulièrement en maraîchage, constitue un sérieux problème de santé publique en raison de la teneur de plus en plus appréciable des résidus dans les légumes produits et consommés dans les zones urbaine et périurbaine de l’Afrique de l’Ouest.
Les options alternatives aux pesticides chimiques notamment, la lutte intégrée, la lutte biologique et récemment l’utilisation de plantes transgéniques ont réellement connu qu’un succès certain, surtout dans les pays en développement. L’attention, aujourd’hui, semble se porter sur l’utilisation des biopesticides comme une alternative plus viable que les pesticides chimiques. Ce vocable désigne les pesticides d’origine biologique, c’est-à-dire des organismes vivants ou substances d’origine naturelle synthétisée par ces derniers et plus généralement tout produit de protection des plantes qui n’est pas issue de la chimie.
Le Ghana et dans une moindre mesure le Bénin ont déjà acquis une certaine expérience en matière de l’utilisation des biopesticides. Le Togo entend s’inspirer de l’expérience de ces voisins immédiats pour introduire les biopesticides en maraîchage.
En vue de déterminer le consentement des maraîchers à payer les biopesticides, une enquête a été menée auprès des maraîchers produisant des légumes le long du littoral entre Lomé, la capitale et Aneho, une ville côtière située à 43 km à l’Est de Lomé. Cette bande concentre la majorité des maraîchers qui ravitaillent les deux villes, Lomé et Aného en légumes.
Résultats
Les maraîchers consentent à payer une prime de 18 à 22% par rapport au prix du Decis, un insecticide chimique parmi les plus chers et les plus utilisés en maraîchage dans le littoral. Parmi les facteurs qui affectent la décision des maraîchers, l’information et la taille des exploitations semblent jouer un rôle crucial. Compte tenu du faible niveau de la prime que les maraîchers consentent à payer et des caractéristiques actuelles des exploitations, l’introduction des biopesticides dans leur système cultural, pourrait conduire à un succès mitigé en l’absence d’un cadre incitatif approprié.