De la microfinance à la banque traditionnelle, quelles passerelles pour les PME africaines ?

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Multifilières
Pays : Cameroun Côte d'Ivoire Mali Sénégal

Entretien avec Denis Flachaire (Fadev)

Formé initialement à la finance de marché, Denis Flachaire dirige Fadev, spécialiste du capital risque en Afrique. La mission principale de cet investisseur solidaire est de soutenir les petites unités de transformation de produits locaux pour créer des emplois formels mais aussi de contribuer à organiser les tissus sociaux autour de ces activités économiques durables et ainsi améliorer les conditions de vie des communautés.

Pouvez-vous présenter Fadev ?

Fadev existe depuis 2005 et depuis 2013 sous forme coopérative. Sa raison d’être est de soutenir le développement de petites unités de transformation de matières premières.  Nous structurons et dynamisons les chaînes de valeurs locales, en particulier agroalimentaires. Nous faisons la passerelle entre les institutions de microcrédit qui prêtent jusqu’à 10 000 € et les banques, il existe en effet une tranche de 10 000 à 200 000 euros de besoins financiers non couverts. Acteur dans cette zone basse de la mésofinance, trop petite et trop peu rentable pour intéresser des acteurs traditionnels du métier de financeur ou d’investisseur, notre ticket moyen est de 70 000 € pour des prêts allant de 15 000 à 125 000 euros.

Qui sont les principaux bénéficiaires de Fadev ?

Notre ADN, de par nos statuts, nous dirige vers des petites unités de transformation de matières premières locales. Elles représentent 75 % de nos bénéficiaires et constituent notre cœur de cible. Notre volonté depuis l’origine est de renforcer ces unités de transformations pour répondre aux besoins spécifiques de la population et éventuellement exporter des produits finis. Il faut sortir du schéma d’exportation des matières premières brutes et importation en retour des produits finis. Nous avons toujours souhaité contribuer à l’impératif de souveraineté alimentaire africaine.

Les secteurs de l’agriculture et de la transformation agroalimentaire sont les principaux pourvoyeurs d’emploi de l’Afrique subsaharienne. Le défi de l’emploi et de l’insertion des jeunes et des femmes, dans un contexte d’économies fragiles à dominante informelle reste néanmoins un défi majeur tout comme l’amélioration des conditions de travail. Voici ce qui anime le développement de notre société coopérative. Pour atteindre ces objectifs, il faut bien sûr impérativement améliorer la productivité de ces unités de transformation.

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