Impact des investissements agricoles italiens dans les biocarburants au Sénégal

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Climat et énergie

En partenariat avec Actionaid Italie, l’IPAR a réalisé une étude sur l’impact des investissements agricoles italiens dans les agrocarburants au Sénégal. Dans un contexte de crise énergétique mondiale, les autorités sénégalaises ont adopté de nouvelles options politiques centrées sur la diversification des sources d’énergie, en particulier par la promotion d’un important programme d'agrocarburants centré sur la production de jatropha. Menée en 2012, cette étude s’est principalement focalisée sur les zones de Fanaye dans la région de Saint-Louis, de Nétéboulou et de Ndoga Babacar dans la région de Tambacounda.

La stratégie sénégalaise de promotion des agrocarburants est élaborée autour des principaux points suivants :

i) développer des chaînes de valeur de bioéthanol et de biodiesel dans le court et moyen terme ;

ii) créer un cadre législatif et réglementaire avec des incitations saines ;

iii) assurer la participation des organisations de recherche-développement ;

iv) impliquer les agriculteurs locaux dans les cultures énergétiques,

v) relever le défi de la sécurité alimentaire tout en cultivant des cultures bioénergétiques.

C’est dans ce contexte que l’entreprise Jatropha Technology Farm (JTF/Senegal), une filiale de Tozzi Renewable Energy S.P.A. (TRE S.P.A.) et l’entreprise « Sen-Ethanol », détenue à 25% par des privés sénégalais et à 75% par ABE Italia SRL (investisseurs italiens et danois), se sont investies dans ces activités avec différentes fortunes dont certaines préjudiciables à plusieurs niveaux.

L’étude a permis d’analyser les processus d’investissement, de consultation et d’acquisition foncière ainsi que les effets socioéconomiques sur les communautés locales. Cette étude a aussi permis d’identifier et de formuler des propositions d’amélioration :
- former les collectivités locales à l’application d’une bonne gouvernance locale reposant sur les six éléments qui en constituent le fondement que sont : l’obligation de rendre compte, la transparence, l’efficacité et l’efficience, la réceptivité, la prospective et la primauté du droit. Ce faisant, assurer une consultation préalable des populations dans tout processus d’investissement dans le foncier ;
- assurer une légitimité (acceptation sociale) des investissements en intégrant toutes les parties prenantes ;
- négocier les modèles d’affaires avec toutes les parties prenantes ;
- développer l’intercommunalité (au regard de l’immensité des superficies sollicitées par les investisseurs).

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