"La terre se réchauffe, les prix flambent"
Ce rapport d'Oxfam est basé sur les résultats de nouvelles recherches qui modélisent l’impact des événements climatiques extrêmes sur le prix des cultures de base clés au niveau international en 2030. Oxfam tire la sonnette d’alarme car les conclusions sont très pessimistes …
© Pablo Tosco
Le changement climatique entraîne l'augmentation des prix
Le changement climatique provoque une baisse de productivité agricole et une augmentation des prix pour 2 raisons :
- les changements à évolution lente des températures moyennes et des schémas de précipitations exercent une pression sur les rendements mondiaux moyens ;
- les événements météorologiques extrêmes entraînant des pertes brutales de cultures deviennent plus fréquents.
La volatilité des prix touche les personnes pauvres et détériore la sécurité alimentaire
Quand les prix des céréales telles que le blé, le maïs ou le riz augmentent brutalement, les personnes pauvres ne peuvent plus accéder à la nourriture. Les petits producteurs sont particulièrement vulnérables. Ils ne bénéficient pas de la hausse des prix car ils n’ont pas un accès suffisant aux crédits, aux terres pour améliorer leur production et sont souvent consommateurs nets de denrées. Les crises de 2008 et 2011 ont fait monter le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation à 1 milliard.
Un doublement des prix d'ici 2030
L’objectif des modélisations est d’estimer l’impact que l’on pourrait observer en 2030 sur les prix à l’exportation et sur les marchés intérieurs pour les denrées essentielles (maïs, blé, riz). La modélisation indique que le prix moyen des denrées de base pourrait plus que doubler au cours des 20 années à venir par rapport aux prix moyens observés en 2010 et que jusqu’à la moitié de cette augmentation pourrait être causée par le changement climatique. Entre 2010 et 2030, les prix moyens à l’exportation sur le marché mondial pourraient :
- augmenter de 177 % pour le maïs (jusqu’à la moitié de cette hausse serait causée par le changement climatique) ;
- augmenter de 120 % pour le blé (environ un tiers de cette hausse serait causée par le changement climatique) ;
- augmenter de 107 % pour le riz raffiné (environ un tiers de cette hausse serait causée par le changement climatique).
Construire un système alimentaire résilient
Vu la difficile avancée des négociations internationales sur la réduction des GES, l'urgence est de construire un système alimentaire résilient qui soit mieux préparer aux crises qui nous attendent. Cela suppose d’aller à contre-courant des politiques imposées par les institutions internationales telles le FMI depuis les années 90, d’investir massivement dans l’agriculture notamment de petite échelle et de recréer des stocks alimentaires.