Les acquisitions de terres à grande échelle au Sénégal

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français

Les acquisitions foncières à grande échelle, largement dénoncées par la société civile sous l’appellation "accaparement de terres", ont pris une ampleur inégalée ces dernières années. Le rapport de la Banque Mondiale publié en 2010 sur la question indique que les superficies concernées par ces transactions ont porté en 2009 sur 45 millions d’hectares, soit 10 fois plus que ce qui a été enregistré en moyenne dans le courant de la décennie passée.

Dans un pays comme le Sénégal, ce phénomène est devenu une réalité repérable dans plusieurs communautés rurales, notamment dans les zones ayant le potentiel agro-physique le plus élevé. Ces acquisitions de terres à grande échelle semblent de plus être largement encouragées par certains programmes initiés par l’Etat depuis 2006. Le plan REVA (Retour Vers l’Agriculture), la GOANA (Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance) et le programme biocarburants ont ainsi été des éléments stimulateurs de ce qu’on peut appeler « la ruée vers les terres agricoles ». L’analyse de l’ampleur réelle de ce phénomène et des modalités selon lesquelles ces transactions foncières à grande échelle se réalisent constituent l’objet principal de la présente étude. Celle-ci a permis de réaliser un état des lieux des transactions à grande échelle au Sénégal sur la base des informations disponibles (presse, études réalisées par les ONG, informations collectées par les OP auprès de leurs membres, etc.). Un travail de recherche dans plusieurs régions agro-écologiques du Sénégal a permis ensuite d’affiner l’analyse en s’intéressant aux stratégies développées par les opérateurs impliqués dans ces acquisitions. Enfin, cette étude propose quelques nouvelles perspectives en termes d’action et de recherche pour faire face à ce nouveau phénomène.