Les effets socio-économiques de l'agroécologie
Cette note présente les différents effets socio-économiques positifs que peut apporter l’agroécologie aux populations agricoles. Elle a été rédigée par Laurent Levard (Gret), avec la contribution d’organisations membres de la Commission Agriculture et Alimentation (C2A) de Coordination Sud.
Un effet sur les revenus limité par la pénibilité
Deux types de situations sont observés : dans un cas, l’agroécologie est une réponse à une situation de crise de fertilité de l’écosystème et de rendements agricoles très faibles, où les engrais de synthèse sont pratiquement absents. L’agroécologie permet alors d’améliorer la fertilité des sols, et d’augmenter les rendements. Dans un second cas, l’agroécologie vient se substituer à des systèmes issus de la révolution verte, en réponse à des limites agronomiques, environnementales et sanitaires. Dans ce cas, l’agroécologie ne permet pas d’augmenter les rendements mais diminue les coûts de production et valorise les produits.
L’agroécologie requiert une main d’œuvre plus importante, et représente de potentielles opportunités d’emplois rémunérateurs, en particulier pour les jeunes, bien que la pénibilité du travail puisse limiter l’attractivité du secteur. Il y a donc un enjeu de recherche d’innovation pour réduire la pénibilité de certains travaux.
Une protection des travailleurs en premier lieu
La synthèse relève que les agriculteurs et agricultrices qui s’engagent dans l’agroécologie peuvent être motivés par la volonté de limiter leur exposition aux pesticides de synthèse, ayant parfois été victimes (eux, elles-mêmes ou leur entourage) de maladies chroniques ou de cancers liés à l’usage de ces pesticides.
De possibles effets sur l’autonomisation des femmes et sur les familles, à différentes échelles
L’agroécologie prône l’équité sociale, et, en particulier, se traduit par de nouvelles opportunités pour les femmes, en termes de responsabilité, d’autonomisation économique, et de valorisation de leur rôle en agriculture.
L’agroécologie, en plus de toucher positivement les familles paysannes, peut aussi permettre une dynamisation économique des communautés et de la société du pays concerné. Les circuits courts peuvent limiter la vulnérabilité des consommateurs face aux fluctuations des prix du marché alimentaire.