Livret vert de la convergence des luttes pour la terre et l'eau - Afrique de l'Ouest
La convergence globale des luttes pour la terre et l’eau - Afrique de l’Ouest est composée de plus de 300 organisations paysannes y compris les éleveurs, les pastoralistes, les pêcheurs, les forestiers et des organisations représentant des victimes d’accaparement de terres et de l’eau, tant en milieu rural, périurbain et urbain, des déguerpi-e-s des quartiers populaires, des jeunes, des femmes et des ONG des 15 pays de l’espace de la Cédéao et de l’UEMOA. Réunis au sein de plateformes nationales pour mener des activités en synergie dans le cadre de la convergence, leur première action est la caravane ouest-africaine pour la terre, l’eau et les semences paysannes, qui est soutenue par des réseaux sous régionaux notamment : Roppa, Copagen, COASP, RBM, Via Campesina Afrique 2, No Vox Afrique, Afsa...
[Extraits de la déclaration]
La terre, l'eau, les semences paysannes, les ressources halieutiques et forestières sont des ressources naturelles vitales qui font partie de notre héritage commun. Ce sont des biens communs et pas des marchandises.
En Afrique de l’Ouest, plus de 70% de la population dépend de l'agriculture familiale paysanne qui nourrit les pays à plus de 80%. L'accès sécurisé et le contrôle par les communautés de la terre, l'eau, les semences paysannes et toutes les ressources naturelles sont donc des facteurs vitaux.
Ils doivent être respectés et protégés en tant que droits, car c’est la condition de la réalisation de nos droits humains : droit à une alimentation adéquate et à la nutrition, droit à l'eau et à l'assainissement, droit à la santé, droit à la culture, droit au logement, droit au travail et droit à la libre-détermination des peuples.
[…]
L’accaparement des ressources naturelles
Nous, populations d’Afrique de l’Ouest, subissons un accaparement massif de nos terres, de l’eau, de nos semences paysannes, de nos ressources naturelles, de nos maisons et de nos savoirs. Dans la foulée des crises des prix des denrées alimentaires, financières et énergétiques de 2008, ce phénomène s’est accéléré dans nos pays.
[…]
Ce que nous proposons
En réponse aux menaces à nos vies décrites plus haut, nous résistons et luttons. Nous faisons valoir nos droits et présentons de vraies solutions crédibles pour la souveraineté alimentaire des peuples qui implique aussi leur droit à participer à la prise de décisions et à définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles qui reposent sur l’agriculture familiale et l’agroécologie paysanne.
* Les droits fondamentaux et essentiels à une vie digne et de bien-être pour toutes et tous, basée sur la pleine réalisation des droits humains, dont le droit à une alimentation adéquate et la nutrition, le droit à l’eau, le droit à la terre et le droit aux semences paysannes dans le cadre de la souveraineté alimentaire et des peuples.
* L’égalité des genres et la libre circulation des hommes et des femmes avec les droits y afférant.
* Une dynamique des terroirs gérés par et avec les communautés via les exploitations agricoles familiales basée sur l’agroécologie paysanne, la biodiversité agricole et naturelle, les savoirs, les savoir-faire et savoir-être des communautés.
* Des systèmes d’alimentation et de production locaux, avec le contrôle, la gestion et l’accès des communautés et populations à la terre, l’eau, les semences paysannes et les autres ressources naturelles ainsi que leur gestion communautaire. Des zones urbaines et péri-urbaines entourées de ceintures vertes avec des relations d’échange basées sur le respect, la coopération et la solidarité mutuelle. Cela s’applique aux marchés locaux et au commerce international, ainsi qu’aux relations entre les zones rurales et les zones péri-urbaines et urbaines.