Migration et agriculture
Ce bulletin Nyeleni* met en lumière le lien fort qui existe entre le développement d'un système alimentaire industriel et la constante augmentation du nombre de migrants dans le monde. Alors que l'agriculture familiale continue de nourrir la majorité de la population, de plus en plus de paysans sont contraints de quitter leur terre pour faire place au développement de mono-cultures intensives qui fonctionnent grâce au salariat. Ces travailleurs agricoles ou du secteur agro-alimentaire sont de plus en plus souvent des migrants travaillant dans des conditions proches de l'esclavage.
Les liens entre mondialisation du système alimentaire et migrations
- Le nombre de migrants est en constante augmentation (214 millions pour l'année 2010), les migrants cherchant avant tout à échapper à la faim et à la pauvreté.
- A la différence de l'industrie où la production a pu être délocalisée vers des pays ou des régions où le coût du travail était moindre, la situation de l'agriculture est plus complexe, et quand les paysans d'Europe et des Etats-Unis ont été contraint d'augmenter leurs productions, ils ont embauchés de plus en plus de travailleurs émigrés ;
- Dans certains cas, les exploitations agricoles ont été délocalisées de façon à réduire les coûts de production. Ce transfert de production est souvent accompagné et facilité par des accords de commerce bilatéraux.
Nouvelle forme d'esclavagisme
Les politiques migratoires des pays de destination criminalisent les migrants, ils peuvent ainsi être employés sous la menace d'une expulsion et être confrontés au chantage et à des conditions de travail inhumaines.
Droits de paysans et droits des travailleurs agricoles, une seule et même lutte
Les violations des droits des travailleurs agricoles, particulièrement des immigrés, sont liés au même système qui paupérise les paysans. Tout mouvement qui lutte pour le respect des droits des travailleurs agricoles doit aussi s'attaquer à la concentration du système alimentaire agro-industriel.
La réforme agraire comme solution
L'accès à la terre est de plus en plus difficile pour beaucoup de gens à travers le monde. Une véritable réforme agraire garantissant aux communautés rurales le contrôle des ressources naturelles serait bénéfique à la fois pour lutter contre la faim et le chômage, et pour réguler la forte croissance de l'exode rural.