Modernisation des opérations post-récoltes du fonio
Dans le cadre d’un projet porté par Vredeseilanden (devenu Rikolto) et l’Union régionale des productrices/eurs de fonio de Sédhiou (URPROFOS) au Sénégal
Photo : Battage du fonio, Sénégal © UT Fonio Sédhiou
Le matériel acquis dans le cadre du projet a constitué une innovation majeure permettant d’augmenter les superficies cultivées. Face au goulot d’étranglement que constitue le battage manuel du fonio après le fauchage, opération fastidieuse et coûteuse, l’acquisition d’une batteuse mobile multifonction a été déterminante. L’Union (URPROFOS) s’est également dotée d’une charrette de traction de la batteuse pour faciliter sa mobilité d’un village à l’autre, d’un champ à l’autre. Cette charrette contribue aussi au transport du fonio brut.
L’unité de transformation (décortiqueuse et batteuse mobile) a non seulement simplifié et réduit le temps de travail lié aux activités post récoltes, mais a surtout participé à l’amélioration de la qualité du fonio commercialisé. La maîtrise des techniques de l’emballage frappé du logo de l’unité facilite le stockage, la conservation, et la visibilité du fonio transformé.
A ces innovations sur l’aval de la filière s’ajoute la création d’une commission production au sein de l’URPROFOS. Ses membres sensibilisent les producteurs en vue d’étendre les superficies emblavées et d’améliorer les pratiques culturales. Ils assurent également un suivi et contrôle interne (SCI) depuis le labour des champs jusqu’à la récolte. En lieu et place d’itinéraires techniques figés, il s’agit de promouvoir de bonnes pratiques culturales de fonio (BPC) constamment améliorées par les observations de terrain et différenciées en fonction des milieux/des producteurs. L’unité de transformation abrite également une banque de semences en vue de développer l’autonomie semencière des exploitations familiales.
Prise de parts de marché pour le fonio
Entre 2010 et 2012, les superficies cultivées ont été multipliées par 5 et les rendements par 4. La production de fonio brut, en grande partie autoconsommée, est ainsi passée de 4 500 kilos à 96 000 kilos.
En 2010, avant la mise en place de l’unité de transformation, le fonio précuit prêt à l’emploi mis en marché par les groupements était de 327 kilos (fonio intégralement pilé à l’aide du pilon et du mortier pour son décorticage). Grâce à la mécanisation des opérations de battage et décorticage, la quantité de fonio prêt à l’emploi mise en marché est passée à 3 512 kilos en 2011 puis à 4 606 kilos. [...]