Etude sur les mécanismes et outils nationaux et régionaux de financement du secteur agricole et rural en Afrique de l'Ouest
Le Réseau des organisations paysannes et de producteurs d'Afrique de l'Ouest (Roppa) est convaincu que la modernisation de l'agriculture passe par le financement du secteur en général et celui des exploitations familiales en particulier. Il fait le point avec cette étude sur l'offre existante et sur les mesures à prendre pour répondre au défi de la croissance de la demande en produits agroalimentaires.
Sous-investissement de la part des Etats et des banques
L'agriculture reste sous-financée par rapport à sa contribution à la richesse nationale. Seul le Burkina Faso alloue un peu plus de 10 % de son budget national au secteur agricole (entre 7 et 10 % pour les autres pays).
Au niveau régional, il existe plusieurs initiatives avec des Fonds qui peinent encore à satisfaire le secteur agricole : la composante financement du Fonds régional de développement agricole de l'UEMOA et le Fonds de développement agricole de la Cedeao ne sont toujours pas opérationnels Par ailleurs, le Fonds d'aide à l'intégration régionale (Fair) est généralement utilisé pour des projets routiers et d'énergie.
Au niveau des institutions financières, l’offre est trop prudente car les risques liés au secteur agricole sont nombreux et peu maîtrisés.L'offre n'est pas adaptée et lorsqu'elle est faite, les résultats ne sont pas encourageants et poussent à aller vers une clientèle réputée moins risquée. Les agents de crédit ne connaissent pas les exploitations familiales, ni même souvent les zones d'intervention et le coût de l'activité rend le coût du crédit insupportable pour les emprunteurs.
Partenariats OP-IMF qui concernent peu de bénéficiaires
La plupart des mécanismes développés par les organisations paysannes sont en lien avec un partenaire qui apporte des fonds à distribuer en crédit ou à utiliser comme garantie, à travers une institution de microfinance. Les conditions de crédit semblent globalement répondre aux besoins des membres. Toutefois, ces mécanismes présentent des limites inhérentes aux difficultés rencontrées dans la gestion des crédits, ne concernent que très peu de bénéficiaires et leur durabilité est incertaine.
Nécessité de faire participer les bénéficiaires
D'une manière générale, les mécanismes de financement qui intègrent les bénéficiaires dans leurs dispositifs de gouvernance sont fonctionnels et offrent des produits progressivement adaptés aux besoins des bénéficiaires. Les banques investies dans le financement du secteur agricole collaborent de plus en plus avec des IMF, des ONG ou autres facilitateurs pour mieux connaître les spécificités du secteur. Concernant les mécanismes régionaux, leur gouvernance n'intègre pas beaucoup les bénéficiaires finaux et c'est pourquoi leur offre n'est pas adaptée ou leur est difficile d'accès.
Faire connaître la demande, une étape clef
Le Roppa est le canal par lequel la demande doit être connue et comprise pour avoir une offre qui y corresponde. Le plaidoyer auprès des Etats et des finançeurs privés doit être fondée sur une présentation claire et complète des spécificités des besoins de financement agricole.
Télécharger la synthèse Afrique de l'Ouest (96 pages)
Télécharger le résumé analytique (15 pages)
Télécharger la déclaration de Ouagadougou sur le financement agricole