Afrique de l'Ouest : les habitudes alimentaires évoluent
L’augmentation des importations alimentaires peut laisser penser que les populations ouest-africaines se tournent vers de nouveaux modes de consommation. La réalité est plus complexe et le consommer local conserve son attrait.
A force d’entendre répéter par les organisations internationales que l’augmentation continue des importations de denrées alimentaires est liée à la croissance démographique et à une urbanisation des modes de vie, on en viendrait presque à penser que l’Afrique de l’Ouest se nourrit surtout de produits venus de l’étranger. L’Afrique à la conquête de son marché alimentaire intérieur, l’une des trop rares études sur les habitudes alimentaires des populations ouest-africaines, livre une réflexion plus nuancée.
La majorité de la consommation est locale
Contrairement à une idée reçue, les consommateurs, urbains comme ruraux, s’approvisionnent surtout sur les marchés. « L’autoproduction représente désormais moins de la moitié de la valeur économique de ce qui est consommé », insiste Nicolas Bricas, coauteur de l’étude. Conclusion inévitable: « Les ménages, y compris ruraux, sont devenus très largement dépendants des prix pour leur sécurité alimentaire » qui dépend jusqu'à 90 % des achats. Autre mise au point: la majorité de ce que consomment les habitants d’Afrique de l’Ouest est locale. Y compris en milieu urbain. En effet, la structure de la consommation alimentaire se décompose en trois blocs : les produits amylacés (céréales, racines, tubercules et plantains) qui pèsent entre 40 et 50 % de la valeur économique de la consommation alimentaire; les produits animaux (viande, poisson, produits laitiers…) qui représentent de 15 à 30 % de la consommation ; les produits de sauce (légumes, légumineuses, huiles…), les produits sucrés et les produits achetés à l’extérieur mais consommés à domicile qui pèsent, ensemble, 30 à 40 % de la valeur économique. Or, les deux dernières catégories réunissent des produits qui sont très majoritairement locaux, contrairement L’augmentation des importations alimentaires peut laisser penser que les populations ouest-africaines se tournent vers de nouveaux modes de consommation. La réalité est plus complexe et le consommer local conserve son attrait. Les habitudes alimentaires évoluent aux céréales, comme le blé et surtout le riz, denrée de base de l’alimentation africaine.
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Cet article est extrait de la publication Les batailles du consommer local en Afrique de l'Ouest