Les Cascades : une région test pour ouvrir le marché des cantines
La Confédération paysanne du Faso (CPF) regroupe 15 organisations faitières, la plupart organisées par filière (éleveurs, riziculteurs, etc.)
Jacob Kiema y occupe le poste de conseiller national aux initiatives économiques. Depuis 2017, un arrêté donne la priorité aux produits alimentaires locaux dans les achats des institutions publiques burkinabé. Pour comprendre les défis de sa mise en œuvre, la CPF a engagé des actions d’information et de plaidoyer dans la région des Cascades.
Dans les années 2010, le gouvernement a mis l’accent sur la transformation et la promotion des produits locaux. Qu’est-ce qui a impulsé cette dynamique ?
Autour de 2008/2009, une augmentation des prix des produits agricoles a entraîné ce que l’on a appelé des « émeutes de la faim ». Des produits alimentaires importés n’étaient plus accessibles aux ménages vulnérables. Au Burkina Faso, des marches ont eu lieu pour dénoncer ces chertés et demander à l’État d’apporter du soutien aux producteurs et aux transformateurs pour valoriser les produits locaux. L’Assemblée nationale a mené une étude pour voir comment stimuler la production nationale et amener la population à consommer local. Afin de valoriser le potentiel agricole burkinabè, l’étude suggérait que l’État soutienne les producteurs et les transformateurs en apportant intrants, équipements et infrastructures, tout en facilitant l’accès aux financements et aux crédits.
Dans cet élan de promotion du consommer local, le Premier ministre a signé en janvier 2017 un arrêté obligeant les structures publiques (ministères, cantines scolaires, centres de formations, centres de santés etc.) à prioritairement acheter des produits locaux pour la préparation des repas.
Les producteurs et transformateurs peinent toujours à s’insérer sur ces marchés. Comment expliquez-vous ces difficultés ?
Malheureusement, les institutions n’ont pas perçu le potentiel des OP. Et l’arrêté n’est pas réellement contraignant dans la mesure où il n’y a pas de suivi. L’application de la mesure n’est pas effective dans les collectivités locales. Une partie ou la totalité des vivres sont acquis auprès de commerçants, et ce au détriment des producteurs et transformateurs qui disposent de stocks de ces produits.
Au regard de ces constats, la CPF et ses membres ont entrepris des actions de plaidoyer auprès des autorités locales de la région des Cascades. Elles ont suscité plusieurs contractualisations, surtout entre des mairies et des groupements d’étuveuses de riz.
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Pour creuser le sujet :
- Recommandations à l’issue du bilan fait lors des rencontres de Banfora, 2021
- Estelle Dandoy, Organisations paysannes et marchés institutionnels au Burkina Faso, 2020
- Acting for life, Etude sur les produits agricoles locaux en vue d’un passage à l’échelle de la commande institutionnelle, 2018
- Synthèse de discussion, Achats institutionnels, 2016