L’état de la sécurité alimentaire dans le monde – rapport 2024

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Faim et malnutrition

Trois organisations des Nations Unies (FAO, PAM et FIDA) publient  annuellement "L'état de la sécurité alimentaire dans le monde". Malgré quelques progrès enregistrés dans certains domaines (retard de croissance, allaitement maternel exclusif,) un nombre préoccupant de personnes demeurent en proie à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. Il ressort de ce rapport 2024 que le monde est revenu 15 ans en arrière, les niveaux de sous-alimentation étant comparables à ceux de 2008‑2009.

En 2023, entre 713 millions et 757 millions de personnes sont sous-alimentées, soit environ 152 millions de personnes de plus qu’en 2019 si l’on considère le milieu de la fourchette (733 millions).

La plupart des sous-régions de l’Afrique parmi les plus concernées 

Si les tendances actuelles se confirment, quelque 582 millions de personnes seront sous-alimentées de manière chronique en 2030, parmi lesquelles la moitié vivront en Afrique, dont 58 % de la population se trouve en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave. La proportion de personnes ne pouvant accéder économiquement à un régime alimentaire sain y a également considérablement augmenté.

Principales causes identifiées

L’insécurité alimentaire et la malnutrition s’accentuent en raison d’une association de facteurs, notamment l’inflation persistante des prix des aliments. Les conflits, les changements climatiques et les fléchissements économiques deviennent de plus en plus fréquents et de plus en plus graves.

Des causes sous-jacentes qui en amplifient les effets 

Plus de 864 millions de personnes ont connu une insécurité alimentaire grave. Ce chiffre est demeuré invariablement élevé depuis 2020. Les difficultés d’accès économique à une alimentation saine continuent également de poser un problème majeur, qui touche plus d’un tiers de la population mondiale. 

La maigreur et l’insuffisance pondérale ont reculé au cours des deux dernières décennies, tandis que l’obésité a fortement augmenté. D’après les projections, le monde comptera plus de 1,2 milliard d’adultes obèses d’ici à 2030. Le double fardeau de la malnutrition – coexistence de la dénutrition avec l’excès pondéral et l’obésité – s’est également intensifié à l’échelle mondiale dans tous les groupes d’âge

Un rapport centré sur les raisons de la non mise en œuvre de solutions pourtant connues

Le rapport rappelle la nécessité de la transformation et du renforcement des systèmes agroalimentaires et de la chasse aux inégalités pour une alimentation saine pour tous, abordable et accessible.

Le rapport de cette année se penche sur les raisons pour lesquelles ces politiques et ces investissements ne sont pas mis en œuvre à grande échelle. Les pays qui sont confrontés aux niveaux d’insécurité alimentaire les plus élevés et à de multiples formes de malnutrition, et qui sont touchés par les principaux facteurs à l’origine de ces problèmes, sont aussi ceux qui ont le moins accès au financement. Le rapport propose une définition de la notion de financement au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition et des conseils sur sa mise en œuvre.

Ce financement englobe toutes les interventions s’inscrivant dans les six voies de transformation destinées à renforcer la résilience des systèmes agroalimentaires face aux principaux facteurs à l’origine de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition (3 voies de résilience / 3 voies pour remédier aux facteurs structurels sous-jacents) :

  1. Faire progresser le lien entre action humanitaire, développement et paix
  2. Développer la résilience climatique
  3. Renforcer la résilience économique
  4. Réduire le coût des aliments nutritifs tout au long des chaînes d'approvisionnement alimentaires
  5. Instaurer des environnements alimentaires sains
  6. Remédier à la persistance de fortes inégalités

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