Les insectes, nourriture de demain ?
Criquets en entrées et reines des termites en plat principal ? L'idée ne paraît plus si farfelue... mais elle n'est pas la réponse miracle aux défis alimentaires.
Les insectes à destination de la consommation humaine ? Jimini’s en a fait son pari. En 2012, Bastien Rabastens et Clément Scellier ont lancé leur entreprise. Criquets poivre et tomates séchées ou grillons à la mangue douce sont proposés pour se déguster comme des chips. Depuis son lancement, l’entreprise a vendu plus de 300 000 boîtes et estime avoir touché plus d’un million de personnes.
L’entreprise Ynsect s’est quant à elle spécialisée dans l’alimentation d’animaux domestiques et s’attaque à l’aquaculture. Selon elle, il existe un vrai marché, car les insectes représentent une source de protéines qualitative et leur système de production pourrait avoir très peu d’impact sur l’environnement.
Aussi, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appelle à étudier l’option d’un élevage d’insectes à grande échelle, en rappelant que plus de deux milliards de personnes dans le monde en consomment déjà régulièrement, en Afrique, en Asie, en Amérique ou en Australie. 1 900 espèces sont considérées comme comestibles. Source de protéine à bas coût, cette alimentation était surtout présente dans les pays pauvres, où elle perd aujourd’hui du terrain.
En Europe, à partir de 2018, un règlement intégrera explicitement les insectes dans la liste des nouveaux aliments. Aussi « les autorités vont-elles être obligées d’évaluer l’impact des insectes sur la santé humaine », explique Jean-Luc Laffineur, avocat aux barreaux de Paris et de Bruxelles spécialisé dans le droit réglementaire européen. N’étant pas des produits explicitement autorisés, les insectes échappaient jusqu’à présent à tout contrôle sanitaire. Mais il y a fort à parier que cette clarification n’aura pas d’impact sur le marché. S’ils osent parfois goûter, les consommateurs n’en mangent pas pour autant régulièrement.
Une alimentation écologique ?
Pour promouvoir un aliment qui peut être perçu comme repoussant, ses défenseurs rappellent qu’il s’agit d’une nourriture plus respectueuse de l’environnement que ne le sont bon nombre d’animaux d’élevage […]