A quelles conditions l'agriculture contractuelle peut-elle favoriser les paysans du Sud?
Face aux difficultés de financement et d'accès au marché des petits agriculteurs, l'agriculture sous contrat suscite l'engouement. Ce type de gestion intégrée de la filière n'est pas nouveau puisqu'il a soutenu le développement de grandes cultures d'exportations telles le coton en Afrique de l'Ouest. Malgré une apparente sécurisation, le système a endetté certains producteurs et a contribué à l'abandon de la production cotonnière.
AVSF analyse différentes expériences en Asie, Afrique et Amérique latine de formalisation des relations entre producteurs agricoles et aval de la filière. L'étude permet ainsi d'établir les conditions dans lesquelles elles bénéficient à l'agriculture familiale et à la sécurité alimentaire.
Parcelles
- toutes sortes de productions peuvent être concernées, mais les contrats doivent permettre le maintien d'une stratégie de diversification et de gestion des risques ;
- les producteurs doivent pouvoir garder des parcelles pour l'autoconsommation et avoir un accès sécurisé à l'eau et à la terre ;
Contrats
- ils doivent être précis (qualité, modalités de collecte et d'achat, ...), compréhensibles et expliqués aux producteurs ;
- ils doivent résulter d'une négociation transparente et équilibrée ;
Services
- les contrats doivent apporter des services utiles aux producteurs, pas trop intensifs en intrants et qui ne déséquilibrent pas le compte d'exploitation ;
Conditions de vente
- des prix minimums doivent être garantis ;
- le paiement doit être fait au moment opportun par rapport aux besoins de trésorerie des producteurs. Des pénalités de retard doivent être appliquées en cas de retard de paiement.
Suivi et concertation
- les producteurs doivent être représentés dans les négociations et le suivi de l'application des contrats par des acteurs externes ou leur OP.
- des instances externes doivent pouvoir intervenir comme médiateur, des mécanismes de résolution de conflits doivent être négociés et mis en place.