Structuration d'un réseau de collecte du lait
Dans le cadre d'un projet porté par l'Iram et Karkara
Photo : centre de collecte du lait à Kollo, Niger © Iram
Les centres de collecte de lait appuyés par le projet Nariindu se trouvent dans les bassins de production en périphérie de Niamey. Ils assurent la collecte, le contrôle, le stockage et un suivi de la qualité du lait au plus près des producteurs, ce qui limite les coûts de transaction, et permet de stabiliser l’approvisionnement en amont. Point de passage de la production, les centres de collecte représentent également une plateforme de services aux éleveurs. Un premier centre (Hamdallaye) a été renforcé après plusieurs années de fonctionnement sans appui externe. Un second centre (celui de Kollo de la coopérative Kawtal) est opérationnel depuis novembre 2013.
Les centres de collecte, en tant qu’interface entre les producteurs et la demande, sont un dispositif efficace pour structurer le développement de la filière laitière locale. La gouvernance coopérative des centres permet de garantir aux producteurs leur participation aux décisions, et un pouvoir de négociation vis-à-vis de l’aval.
Les centres de collecte sont des centres de services qui donnent aux coopératives à la fois la légitimité et les moyens pour faciliter la mise à disposition d’intrants, en particulier d’aliments pour le bétail, fournir des conseils, offrir des débouchés stables.
Construction de la capacité d’approvisionnement en lait local
Chaque résultat marque une étape vers l’approvisionnement des industries laitières de Niamey en lait local :
- Mise en place de cadres de concertation locale, qui permettent un dialogue sur les enjeux de la filière lait, entre les organisations de producteurs et les autorités locales, autour des 2 centres ;
- Mise à disposition d’aliments pour le bétail à bas prix, via des mécanismes de garantie par les centres de collecte (achats groupés, système « lait contre intrants »), pour 1 000 familles ;
- Création de mécanismes incitatifs pour la vente de lait cru par les femmes (accès préférentiel aux intrants, accès au microcrédit) ;
- Collecte de 300 (basse saison) à plus de 1 000 L de lait par jour par centre, qui permet aux éleveurs d’écouler leur production, au-delà des zones traditionnelles de la collecte privée (en moto, à vélo) ;
- Contractualisation avec l’industrie laitière à des conditions préférentielles (prix négocié, ramassage du lait, avances de trésorerie, partenariat pour le lancement d’une gamme de produits locaux).
Un éleveur témoigne : « D’habitude, les transformatrices de groupement fréquentaient des marchés distants de plus de 10 km, certaines faisant du porte à porte pour vendre leurs produits. Grâce au centre de collecte, le collecteur vient directement acheter le lait devant leur case, ce qui rend leur travail moins pénible et leur laisse du temps pour d’autres occupations. » [...]