Une nouvelle approche pour nourrir la planète
L’Institut Vleben dresse le bilan de l’agriculture industrielle et présente trois solutions pour nourrir une population mondiale en expansion dans un contexte de changement climatique, tout en préservant la biodiversité.
Photo © Justine Mounet
Le système moderne de production alimentaire a accompli a permis d’améliorer de façon significative le bien-être des hommes ces cinquante dernières années. Mais l’extension ininterrompue des terres agricoles et l’utilisation massive d’intrants chimiques ont affecté la capacité des écosystèmes à rendre certains services indispensables à la production de nourriture (eau douce, pollinisation, protection contre l’érosion, etc.).
Il est à craindre que l’augmentation de la production alimentaire ne masque un décalage dans le temps entre la dégradation des écosystèmes et ses conséquences sur le bien-être humain. Par exemple, la déforestation de l’Amazonie pourrait conduire la région entière vers un point de bascule au-delà duquel elle subirait un dépérissement général et entamerait une transition vers une végétation de type savane.
Face à ce paradoxe, un foisonnement de solutions voit le jour pour nourri davantage de personnes tout en diminuant les impacts écologiques.
Au Niger, un mouvement de « reverdissement » fondé sur l’agroforesterie a inversé la tendance de désertification. Dans le même temps, il accroit la production, les revenus, la sécurité alimentaire et l’autonomie des producteurs agricoles ruraux. C’est le fruit de techniques simples et peu coûteuses ; de la collaboration entre agences de développement, ONG et agriculteurs ; et de la réforme du régime de propriété des arbres.
L’Indonésie développe les plantations de palmiers à huile sur des terres dégradées plutôt que sur des terrains forestiers ou des tourbières. Dans le monde, un milliard d’hectares de terrains forestiers déjà défrichés ou dégradés pourrait être alloué à la production alimentaire, dans le respect des droits des populations locales. Les restaurer réduirait la pression sur les écosystèmes naturels tout en freinant la déforestation.
30% de la production alimentaire mondiale n’arrive jamais dans nos assiettes. En Afghanistan, un programme de la FAO a réduit les pertes après récolte de 20 à 2%, grâce à l’amélioration des installations de stockage des céréales et des compétences des forgerons locaux en construction de silos. Aux États-Unis, des organismes comme ShelfLifeAdvice apprennent au consommateur à décoder les étiquettes.