Changement climatique : la contribution du système alimentaire à nouveau pointée du doigt
La conférence internationale sur le Climat ("COP 18") se déroule du 26 novembre au 7 décembre à Doha, Qatar, avec cette année un focus sur les relations climats-agriculture. Le choix du pays hôte pose cependant question : en plus d'être un important exportateur de pétrole, le Qatar développe une agriculture intensive irriguée en plein désert.
Cette nouvelle étude du CGIAR (Consulting Group on International Agriculture Research, organisme fondé par la Banque Mondiale pour coordonner la recherche agricole) chiffre entre 19 et 29 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) imputables au système alimentaire mondial. Le CGIAR rejoint les analyses du GIEC* (Changements Climatiques, 2007) et de la CNUCED** (L'agriculture à la croisée des chemins, 2010) sur la responsabilité du système alimentaire dans le réchauffement climatique.
« Les émissions liées à la nourriture et les impacts du changement climatique sur l’agriculture et le système alimentaire altèreront profondément la façon dont nous cultivons et nous produisons la nourriture » a déclaré Sonja Vermeulen, scientifique spécialiste des plantes à l’Université de Copenhague au Danemark et co-auteur de l'étude.
Alors que leurs travaux précédents s’étaient concentrés sur la contribution de la production agricole, tels que le rejet d’oxyde d’azote par les sols à cause du labourage, Sonja Vermeulen et ses collègues ont étudié cette fois les émissions de GES à toutes les étapes du système alimentaire mondial.
Dans les pays à revenus élevés, tels que le Royaume-Uni, la post-production, y compris le stockage et le transport, contribue à une grande proportion des émissions de gaz à effet de serre du système alimentaire, tandis qu’en Chine par exemple, la production de fertilisants joue le plus grand rôle dans les émissions totales, d’après les chercheurs.
