Retenir l'eau, là où il n'y en a plus
Dans le village de La Caunette, dans l’Hérault, l’eau est de plus en plus rare, impactant la vie des habitants et des agriculteurs. À l’occasion d’une journée du programme ADméd, organisée par Réseau Civam et la FRCivam Occitanie, des acteurs du secteur agricole ont échangé sur les stratégies à mettre en place pour faire face au manque d’eau.
Les rayons du soleil traversent les baies vitrées de la salle des fêtes de La Caunette, un village niché au cœur du Minervois. Il est tôt. Des agriculteurs du réseau des Civam, des formateurs et des chercheurs se sont réunis afin d'échanger sur les stratégies à mettre en place pour faire face au manque d’eau, dans le cadre de programme ADmèd. Ici, les habitants souffrent aussi de la situation : l’été, il est de plus en plus courant de voir l’eau domestique coupée.
En France, le nombre de jours dans l’année où la température dépasse les 35°C est en augmentation et la pluviométrie est en baisse dans le Sud, mettant à rude épreuve l’agriculture. Selon Olivier Hébrard, docteur en sciences de l’eau et consultant en agroécologie, il faut chercher à ce que « la moindre goutte d’eau qui tombe mette du temps à partir ».
RETENIR L’EAU DANS LES SOLS
Vers 11 heures, le groupe quitte la salle des fêtes pour se rendre sur les vignes de Gauthier. Le domaine Cot est un domaine familial en agriculture conventionnelle. À terme, Gauthier, veut passer la production en agriculture biologique. Selon Olivier, sa parcelle « est armée pour l’avenir » grâce à sa topographie, son aménagement et ses pratiques : exposition nord (bilan radiatif atténué), peu de pente (ralentit la fuite de l’eau), boisement des parcelles environnantes (ombrage), rangs de vigne selon les courbes de niveau et enherbement naturel. Avant « on tirait vers le sud » pour que les vignes poussent, mais aujourd’hui, il est préférable de s’installer dans des zones moins exposées, précise Olivier Hébrard. Pour faire face aux grosses chaleurs, qui limitent la croissance des plantes et les affaiblissent, « le meilleur climatiseur, c’est de retenir l’eau dans les sols », explique-t-il.
Selon les méthodes de l’hydrologie régénérative, pour retenir l’eau dans les sols, il peut être intéressant de faire des aménagements comme des baissières ou des haies. L’hydrologie régénérative s’appuie sur deux cipes : faire ralentir les eaux de pluie et de ruissellement pour qu’elles s’infiltrent dans les sols et densifier la végétation. En viticulture, les premiers leviers à activer avant les aménagements sont les pratiques culturales permettant de retenir l’eau : enherbement et couverture des sols, apport de matière organique, choix des cépages, porte-greffe, etc. [...] Voir l'article complet.
Article d'Aliza Posner, paru dans le numéro 505 de Transrural Initiatives janvier-février 2025
