Unités de transformation sociales et solidaires
Dans le cadre d'un projet porté par Autre Terre Asbl et Action pour la promotion des inititiatives locales (APIL) au Burkina Faso
Photo : Centre de promotion apicole du Sanmatenga © Autre Terre
Créer des opportunités économiques dans un contexte de changement climatique
L’une des principales difficultés de la paysannerie au Burkina Faso est d’ordre climatique : pluies insuffisantes, augmentation de la température et érosion des sols fragilisent les revenus déjà faibles des producteurs. Autre Terre est partenaire de l’association burkinabée APIL qui sensibilise les apiculteurs et les agropasteurs aux liens entre leurs activités et l’environnement et les encourage à développer une activité économique rentable.
Des structures de transformation garantes des intérêts des producteurs
APIL est une association qui fournit des services sociaux à ses membres. Elle s’est également orientée vers l’économie sociale et solidaire2 pour dynamiser les filières et sécuriser les débouchés et les revenus des producteurs. Elle a créé trois unités économiques (laiterie, miellerie, centre d’élevage).
L’organisation d’APIL a profondément évolué au fil du temps. Elle diffuse désormais très largement de l’information sur ses activités. En 2012, elle a recruté des managers pour gérer les unités économiques et les rendre autonomes financièrement. La concertation entre producteurs et unités de transformation pour la fixation des prix d’achat du miel et du lait a créé entre eux des liens forts. Les producteurs, soucieux de la rentabilité des unités, livrent du miel et du lait de qualité car leurs revenus en dépendent. Dès que ce fonctionnement a été mis en place, la production et la commercialisation ont augmenté. Le mode de gestion des unités de transformation est, en ce sens, garant de sa viabilité.
Deuxième étape en cours : APIL encourage les producteurs à s’organiser en groupements, eux-mêmes constitués en fédération. Le but est d’impliquer la fédération de producteurs dans la gestion des entreprises afin qu’ils aient leur mot à dire sur les choix stratégiques de développement, la répartition et l’utilisation des bénéfices.
Deux filières porteuses
Le lait, le miel et leurs produits dérivés sont distribués dans 120 points de vente urbains. Le lait est généralement vendu à Kaya, plus proche, en raison de sa conservation difficile, tandis que le miel est également distribué à Ouagadougou et dans les villes environnantes.
Grâce à cette meilleure connexion avec les marchés urbains, les 742 apiculteurs concernés par le programme ont, en moyenne, accru les revenus tirés de cette activité de 70 % : 69 000 FCFA (105 euros) par an en fin de projet contre 41 000 FCFA (63 euros) en 2011.
Encore plus spectaculaire, les 240 agropasteurs qui fournissent la laiterie ont plus que doublé le revenu net annuel issu de leur activité : 1 075 000 FCFA (1 639 euros) en fin de projet contre
448 000 FCFA (683 euros) en 2011. Ils peuvent désormais constituer des stocks alimentaires importants (mil, maïs) et faire face aux dépenses familiales.
Sur cette expérience, retrouvez le témoignage de Benoît Naveau, chargé des partenariats Afrique de l'Ouest pour Autre Terre