Au Burkina Faso : vers une mise à l'échelle de la bio ?

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Fruits, Légumes
Pays : Burkina Faso

Souleymane Yougbare est le directeur technique du Conseil National de l’Agriculture Biologique (CNABio) au Burkina Faso.  Le CNABio développe un Système participatif de garantie (SPG) qui permet une certification biologique adaptée au contexte local et peu coûteuse.  Le défi reste d’étendre la production, notamment dans les zones péri-urbaines où la demande est forte pour toucher une plus grande diversité de consommateurs. 

Comment se situe le CNABio dans le développement de l’agriculture biologique au Burkina Faso ? 

Au Burkina Faso, il y a 1 235 producteurs certifiés BioSPG soutenus par le CNABio, dont 83 % de femmes. Cela représente une surface de 316 hectares répartis dans les régions Centre-Ouest, Est, Ouest, Centre-Est, Centre Nord et des Cascades, mais la majorité des producteurs sont en région Centre du Burkina. Le label Bio-SPG certifie ces productions agroécologiques à la condition d’en respecter le cahier des charges. Il s’agit d’un levier pour accéder à des marchés plus rémunérateurs et le CNABio se positionne comme pionnier sur le développement des SPG à l’échelle sous-régionale, tout comme le label BioSPG du Bénin. Parfois, les producteurs BioSPG passent le pas de la certification internationale Agriculture Biologique (label AB) pour exporter hors de l’Afrique. Les deux systèmes de certification  coexistent : BioSPG pour le marché local, AB pour l’export. 

Boutique Bioprotect Ouaga

Comment se développe la demande en produits bio ? 

Ces dernières années au Burkina Faso, les décès liés à la consommation de produits « bombardés » de produits chimiques se sont multipliés[1]. Le CNABio s’est appuyé sur ces drames pour communiquer sur la nécessité de consommer des produits sains. Aujourd’hui, la majorité des Burkinabès est très sensible aux enjeux de santé. Nous poursuivons notre stratégie de communication en organisant des foires où l’on expose des produits agroécologiques et biologiques, et des journées portes-ouvertes pour faire découvrir aux consommateurs les modes de productions agroécologiques et biologiques. Grâce à ces campagnes, la demande augmente. Le problème est que la production n’arrive pas à suivre. Les grandes villes sont alimentées en grande partie par l’agriculture péri-urbaine, souvent conventionnelle malgré toutes les actions pour changer les pratiques. 


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[1] Voir https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0398762023006375, https://cenozo.org/consommation-de-legumes-au-burkina-faso-ce-danger-lie-aux-pesticides-du-coton/ ou encore  https://www.bbc.com/afrique/monde-49669368

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