Au Togo : des contrats équitables avec les transformatrices
Au Togo, Afdi Nouvelle-Aquitaine soutient l’Union des agriculteurs de la région des Plateaux (UAR-P) dans ses démarches d’accompagnement des paysans et transformatrices de maïs, soja et fonio. Mieux organisés pour approvisionner les centres urbains en produits de qualité, ils sécurisent et augmentent leurs revenus.
Rencontre avec Agathe Henry, animatrice d’Afdi Nouvelle-Aquitaine.
Pourquoi l’accompagnement de l’UAR-P se concentre-t-il sur le maïs, le soja et le fonio ?
Le maïs, base de l’alimentation au Togo, est cultivé par beaucoup de producteurs de la région. Plus que la production, ce sont les débouchés qui peuvent être améliorés pour accéder à des marchés plus rémunérateurs ou plus faciles à gérer afin de réduire le temps consacré à commercialiser. En réalisant deux ventes annuelles plutôt qu’une vente hebdomadaire, les producteurs gèrent mieux leurs chiffres d’affaires et leurs coûts.
La demande en soja et fonio croît rapidement et il est opportun de travailler sur leur transformation et les débouchés pour en tirer parti. Les produits transformés issus du soja ont du succès car ils constituent des protéines moins chères que celles animales. L’État a d’ailleurs encouragé ces filières.
Comment s’organisent les différents acteurs impliqués ?
Les producteurs de l’UAR-P sont réunis en groupements et en coopératives. Ils accèdent ainsi à des financements, stockent et vendent collectivement leurs récoltes. La constitution de stocks volumineux et de lots plus importants rend en général les ventes plus favorables aux paysans.
Les acheteurs varient selon les filières. Pour le maïs jaune destiné à l’alimentation animale, ce sont des grossistes qui approvisionnent les grandes villes ou les élevages.
Le maïs blanc pour l’alimentation humaine intéresse surtout les commerçantes que les Togolais appellent « bonnes femmes ».
Pour le soja et le fonio, ce sont des groupements de transformatrices membres de l’UAR-P qui achètent les récoltes directement aux groupements de producteurs, à un prix légèrement supérieur à celui du marché, selon un accord trouvé entre eux. Les transformatrices stockent la matière première et peuvent ainsi fournir le marché en continu.
Filtrage du lait de soja © Afdi NA
Elles pourraient trouver des prix plus bas sur le marché à une période de l’année, mais les prix s’envolent quelques mois plus tard. Elles sont dès lors obligées de répercuter cette hausse sur le prix des produits transformés. En achetant en direct à un prix stable et en stockant, elles assurent la rentabilité de leurs activités dans la durée. Finalement, la valeur ajoutée est améliorée pour toute la filière.
Propos recueillis en 2017 par Marie Cosquer (CFSI)