What are the economic consequences of the EU's CAP on trading with Africa?
Résumé de l’auteur (traduction CFSI)
Le secteur agricole est crucial pour le développement et l'industrialisation d'un pays. Selon plusieurs chercheurs, l'amélioration de la productivité dans le secteur agricole est le fondement de toute politique de réduction de la pauvreté.
L’UE accordant une aide au développement aux pays africains, il est intéressant d'étudier comment le système européen de soutien agricole (la PAC Politique Agricole Commune) affecte ces mêmes pays.
L'objectif de ce mémoire a été de comprendre l’impact de la PAC sur le commerce agricole avec les pays africains, et donc aussi sur leur développement. La théorie économique suggère que les pays africains bénéficient d'un avantage comparatif dans le secteur agricole par rapport à l'UE (abondance relative du travail et de la terre). Les chiffres du commerce montrent en effet que les pays africains exportent davantage de produits agricoles à l'UE qu'ils n'en importent. Toutefois, ces dernières années, les importations ont augmenté plus vite que les exportations, et cela pourrait suggérer une certaine forme de distorsion sur le marché.
En analysant la PAC, on peut identifier plusieurs effets qui faussent le commerce. A ces début, la PAC était constituée de subventions à la production, d’achats d'intervention, et de subventions à l'exportation. Suite à plusieurs réformes visant à créer un marché plus libéralisé, la PAC est devenue un régime de subventions directes et d’achats d’intervention, les prix d'intervention étant un peu réduits. Les subventions directes et les achats d'intervention concourent ensemble à des niveaux de prix plus élevés sur le marché interne de l'UE. Cela signifie que l’on produit trop, et que la plupart de la surproduction est vendue au prix du marché mondial à l'aide de subventions à l'exportation. En sous-estimant les prix du marché mondial, l'UE a été accusée de dumping de produits agricoles vers les marchés africains. En contrepartie, plusieurs accords ont été passés pour assurer l'accès des producteurs africains en franchise de droits au marché européen. Cependant, de très hauts standards de sécurité alimentaire ont été mis en place, ce qui empêche de nombreux producteurs africains d'exporter vers l'UE. La théorie du commerce suggère qu’une situation de libre-échange amènerait l'UE à importer une grande partie de sa consommation agricole d’Afrique. En raison de l'accès libre de droits des producteurs africains, toute leur production serait vendue à l'UE à des prix élevés, comme les consommateurs africains ne seraient pas prêts à payer ce niveau de prix. D'un autre côté la surproduction de l'UE serait exportée vers le marché africain au prix du marché mondial.
Malgré les réformes de la PAC, cette situation est purement théorique. Afin de tester si la théorie s’applique, une analyse quantitative a été menée sur la situation en utilisant l'équation de gravité. L'équation de gravité utilise la valeur du commerce comme une valeur dépendante et analyse la façon dont plusieurs variables, comme le PIB, la population, et la distance, influencent le commerce bilatéral entre les pays.
Pour voir si la PAC affecte le commerce agricole avec l'Afrique, il est important d'isoler les échanges agricoles des autres commerces, et de voir s'il existe une différence. Les résultats montrent que l’Afrique échange relativement davantage de produits agricoles que non agricoles avec l’UE. Ce qui est vraiment intéressant, c'est que les résultats montrent les autres pays commercent davantage avec l'Union européenne par rapport à l'Afrique, un résultat qui est en contradiction avec la théorie d'un marché libre, mais est en conformité avec les effets de commerce théoriques de distorsion de la PAC et des accords commerciaux. En plus de toutes les explications théoriques des subventions, des droits de douanes et des prix minima, d'autres raisons peuvent être trouvées à cette situation. Les barrières non tarifaires jouent probablement un rôle important en empêchant les producteurs africains d'exporter vers le marché européen, mais les freins sur l’offre ont également un rôle important sur les résultats commerciaux. La théorie du commerce se fonde sur une hypothèse des ressources illimitées, alors que les petits agriculteurs africains ont du mal à obtenir plus de terres et ainsi augmenter la production. Pour aggraver les choses, le manque d'installations de stockage oblige souvent les paysans à vendre leur récolte immédiatement, parfois à des prix très bas.
Il serait intéressant d’aller plus loin dans la relation entre l’aide au développement et le système de soutien agricole. Cela pourrait montrer la meilleure façon d’aider le secteur agricole africain. En outre, il pourrait être intéressant de mener une analyse quantitative des changements de politique apportés à la PAC et les accords commerciaux, afin de voir quels effets ces mesures ont en réalité.